Sida: de nombreux jeunes ne connaissent pas les modes de transmission

Le 1er décembre, c’est la journée mondiale contre le sida. Pour l'occasion, Santé Publique France dresse un bilan encourageant du recul de la maladie dans l'Hexagone. De plus en plus de dépistages, de moins en moins de cas... Environ 5.000 personnes ont appris leur séropositivité en 2022, contre 6.000 en 2019. Mais une autre tendance se dessine cette année: la désinformation et les préjugés sur le VIH progressent de façon inquiétante en France et notamment chez les plus jeunes. C'est ce que révèle l'association Sidaction dans son dernier sondage réalisé auprès des 15-24 ans.
Comment se transmet le virus du sida? Une question simple, mais qui pose une colle à ces lycéens. "Par la salive", "par l’air", "par le métro", "par les moustiques", "un truc avec le sang pas compatible"… Des réponses hésitantes et évidemment fausses. Un tiers des 18-24 ans pensent que le virus du sida se transmet en s'embrassant. Un quart estime même qu'on peut le contracter en s’asseyant sur les toilettes publiques.
Sidaction rappelle que les modes de transmission du virus VIH sont: des rapports sexuels non protégés s’il y a pénétration vaginale, anale ou buccale; un contact important avec du sang contaminé lors de partage de matériel d’injection ou en cas d’accident d’exposition (pour les soignants); la transmission de la mère à l’enfant en cas d’absence de traitement de la mère, ou pendant l’allaitement. Le VIH ne peut pas se transmettre par un baiser, un éternuement, la toux, une piqûre d’insecte ou le partage d’un verre ou d’un vêtement...
Sidaction réclame plus de prévention à l’école
Pour certains jeunes, c'est une maladie d'une autre époque, et ils ne s'en soucient pas vraiment. "Dans mon entourage, beaucoup ne se protègent pas. Je sais que ça fait rire les gens, que c’est mieux sans (se protéger). Les gens minimisent les risques", explique une étudiante, Anita.
Cette situation alerte Sidaction, qui regrette le manque de prévention des pouvoirs publics. "La loi impose trois séances d’éducation à la sexualité par an, du CP à la terminale. On est très, très loin du compte. La capacité des familles à parler de sexualité est très diverse. C’est bien pour ça que l’Etat est indispensable", souligne Sandrine Fournier, directrice du pôle financement de l'association. En mars, Sidaction a attaqué l'Etat en justice pour faire respecter la loi et obtenir davantage de cours d'éducation sexuelle.