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Trafic de drogue au CHU de Nantes: "On le voit sous nos yeux"

Infirmières (illustration)

Infirmières (illustration) - FRED DUFOUR / AFP

Des dealers auraient investi l'hôpital pour vendre de la drogue aux patients traités notamment par le service de psychiatrie. Selon les syndicats, ce trafic dure depuis des années.

Un trafic de drogue au sein de l’hôpital Saint-Jacques, c’est ce que dénoncent les syndicats du CHU de Nantes. Des personnes extérieures viendraient, depuis plusieurs années, vendre des stupéfiants (cannabis, cocaïne, métadone, Subutex, neuroleptiques...) aux patients de l’antenne psychiatrique de l'hôpital, sous le regard impuissant du personnel médical.

"Il y a du trafic de drogue, il y a des échanges, on le voit bien. On le voit sous nos yeux. Il y en a qui donnent de l'argent, qui récupèrent du produit. C'est notre quotidien, on le voit à ciel ouvert", raconte Elise, infirmière.

Un danger pour les patients dont certains "découvrent la drogue au sein de l'hôpital" et qui "deviennent accro". "Ils devraient être protégés mais ce n'est pas le cas", regrette Marie-Paule Chauvière, représentante du personnel affiliée à la CGT. 

Un climat d'insécurité permanent

Conséquence: "des patients de plus en violents" observe Elise, qui souligne la mise en danger quotidienne des infirmières. "On subit des insultes, il y a des patients qui nous crachent dessus. Au lieu d'avoir un climat de soins, cela crée un climat d'insécurité", déplore-t-elle.

Suite à l'agression d'une soignante par un malade sous l'emprise de stupéfiants, les syndicats ont demandé la mise en place d’un système de surveillance à l’intérieur de l’hôpital et une formation pour le personnel des urgences et de la psychiatrie à la gestion de la violence.

"Une infirmière s'est fait agresser par un patient qui est remonté après avoir pris des substances. Il l'a prise au cou, il voulait vraiment l'étrangler. Cela doit être invivable pour elle parce qu'elle sait que cela peut recommencer", rapporte Marie-Paule Chauvière.

La direction, très discrète, reconnait le problème et assure qu'une convention "Santé, sécurité, justice" est en cours de signature avec la police et la préfecture.

A. Denet avec M. Rostagnat