Trafic de faux pass sanitaires: ouverture du procès de cinq fraudeurs qui les revendaient 300 euros

C’est une affaire tentaculaire de trafic de faux pass sanitaires que le tribunal de Nanterre juge à partir de ce lundi. Cinq prévenus - deux femmes et trois hommes - comparaissent en correctionnelle, notamment pour "escroquerie en bande organisée" et "blanchiment aggravé".
Entre mai et novembre 2021, ils sont soupçonnés d’avoir vendu plus de 11.000 faux pass sanitaires pour un montant total de 400.000 euros, en exploitant une faille du système: avec le numéro d’un professionnel de santé, trouvé sur internet, les escrocs accédaient à la base de données vaccinales. Le temps d’une session, ils ajoutaient autant de faux vaccinés qu’ils voulaient.
Cinq suspects déjà condamnés
Entrant en contact avec les demandeurs via Snapchat, c'était presque un jeu d’enfant pour ces faussaires, avec des profits juteux. Le coût d'un faux pass montait jusqu'à 330 euros, ce qui a donc rempli de 400.000 euros leurs caisses en quelques mois, en fournissant des passs à une clientèle d’anti-vaccins, voulant se prémunir des contrôles et des restrictions.
En perquisition, les policiers ont notamment découvert un livre de comptes qui recensait scrupuleusement les transactions chaque jour. Cinq suspects, ayant reconnu les faits et comparu dans le cadre d'une reconnaissance préalable de culpabilité, ont déjà été condamnés en novembre, avec jusqu’à huit mois de prison ferme. Les cinq autres, les plus impliqués, risquent jusqu’à dix ans de prison.