Traitements illégaux de l'eau minérale: Foodwatch va attaquer l'État pour "tromperie"

Au moins 30% des eaux minérales naturelles de marque ne respectent pas la réglementation, selon un rapport de l'Inspection Générale des affaires sociales dévoilé par nos confrères du Monde et de Radio France.
Elles auraient subi les mêmes traitements que l'eau du robinet, tout en étant vendues beaucoup plus cher. Des systèmes de purification, comme les microfiltres, les UV ou le charbon actif, qui sont interdits car l'eau pure doit être vendue naturelle.
L'association de consommateurs Foodwatch va porter plainte pour "tromperie" et réclame de la transparence avec une pétition qui a déjà atteint plus de 66.000 signatures. "Il y a eu tromperie. Si on ferme les yeux sur ça, on peut tout tolérer. Donc nous, on porte plainte pour dénoncer cette opacité, demander aux entreprises de rendre des comptes", explique Ingrid Kragl, directrice de l'information de l'association.
"Aucune multinationale n'est au-dessus des lois", clame-t-elle.
Au coeur du scandale, le groupe Alma (Cristalline, Saint-Yorre, Vichy-Célestin) et surtout Nestlé (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex) auraient été couverts par l'État. En 2021, les dirigeants de Nestlé rencontrent le cabinet du ministère de l'Industrie, et avouent ces non-conformités.
Le gouvernement au courant
Sans ces pratiques, le groupe ne pourrait pas commercialiser l'eau sans risque. Il demande alors un assouplissement des règles, faute de quoi, des usines fermeront. La demande leur a été accordée par l'exécutif, qui n'a pas saisi la justice. "Ce qu'on comprend, c'est que les autorités ont déjà mené des enquêtes et disposent déjà des informations. Donc, en fait, de nombreux services savaient", déplore Ingrid Kragl.
"Comment se fait-il que nous, en bout de chaîne, citoyen, on ne savait pas?", questionne-t-elle.
Nestlé dit avoir arrêté ses pratiques, depuis. Le groupe Alma, lui, évoque des actes isolés.
Article modifié le 31/01 à 15h22