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Un cas suspect de variole du singe en France: "Il faut rester très prudent", prévient Eric Caumes

Un premier cas suspect de variole du singe a été repéré en France et inquiète les autorités sanitaires alors que cette maladie tropicale semble se répandre en Amérique du Nord et en Europe.

La France à son tour touchée ? Santé publique France a annoncé jeudi qu’un premier cas suspect de variole du singe avait été détecté en Île-de-France. Depuis une semaine, des cas suspects de cette zoonose virale rare que l’on retrouve habituellement dans des zones isolées du centre et de l’ouest de l’Afrique, ont été détectés en Europe mais aussi en Amérique du Nord.

Il ne faut pourtant pas s’inquiéter assure pourtant le professeur Eric Caumes, infectiologue à l’Hôtel-Dieu à Paris, qui estime que ce n’est pas une maladie grave: "C’est une maladie tropicale, ce n’est pas une maladie réputée comme étant très contagieuse, il faut quand même rester très prudent", assure-t-il ce vendredi sur RMC.

De gros boutons sur la peau

Les symptômes de la variole du singe sont dans un premier temps similaires à la grippe: des douleurs musculaires et de la fièvre, mais aussi de gros boutons sur la peau, comme une varicelle. Ces troubles durent entre deux et trois semaines.

Les transmissions entre humains sont possibles lors de face-à-face prolongé via des gouttelettes respiratoires. Mais les récent cas confirmés en Europe laissent penser que la transmission peut se faire par les muqueuses lors de relations sexuelles.

Les pays où la variole du singe a été repéré
Les pays où la variole du singe a été repéré © RMC

La communauté homosexuelle particulièrement touchée?

"Ce que l'on sait des cas détectés au Canada (17 cas) où ils sont le mieux documentés, c’est que ce sont des cas uniquement dans la communauté homosexuelle. S’il y a une communauté qui doit faire attention à elle, c’est la communauté homosexuelle", assure Eric Caumes qui appelle à isoler les cas même si cette maladie reste peu contagieuse.

Au Royaume-Uni aussi la variole du singe, aurait circulé au sein de la communauté gay. L'agence britannique de sécurité sanitaire, l'UKHSA, a appelé les personnes homosexuelles, bisexuelles ou les hommes ayant des relations avec des hommes à être "attentives à des éruptions cutanées ou lésions inhabituelles".

Un vaccin disparu efficace

La variole du singe reste une maladie infectieuse, assez rare, dont on guérit en général spontanément: "Il n’y a pas de traitement facilement disponible", ajoute l’infectiologue qui précise qu’il existe un antiviral possible en cas de forme grave.

"Il y a une vaccination qui protège aussi mais qui a été oubliée, c’est la vaccination contre la variole qui protège contre cette maladie", explique Eric Caumes. Mais ce vaccin, efficace à 85%, n’est plus disponible pour le grand public "après l’arrêt de sa fabrication suite à l’éradication mondiale de la variole", rappelle l’OMS.

Guillaume Dussourt et Bettina de Guglielmo