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Un opérateur téléphonique suisse signale les regroupements aux autorités: "On pourrait faire la même chose en France", affirme le DG de SFR

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De manière plus ou moins intrusive, les opérateurs téléphoniques se mobilisent contre le coronavirus. Grégory Rabuel, directeur général de SFR était l’invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin.

Les opérateurs téléphoniques se mobilisent pour aider les Français dans cette période de confinement. SFR annonce un engagement d’urgence et sans précédent aux côtés d’Emmaüs Connect, de la Croix-Rouge française, du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, et de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.

"On va fournir à des dizaines de milliers de Français les plus démunis"

Adultes en situation de précarité, enfants sans accès aux ressources numériques mais aussi personnels hospitaliers, l’opérateur télécoms lance un vaste plan d’équipement. Le but: équiper les Français les plus exclus du numérique.

"On va fournir à des dizaines de milliers de Français les plus démunis, des téléphones gratuitement, des cartes sim et de la data. Pour les enfants, on va équiper près de 50.000 d’entre eux pour qu’ils puissent suivre leurs cours à la maison via l’école en ligne. Pour cette action massive, on a fait appel à Emmaüs Connect. La seconde opération est en partenariat avec la Fondation Hôpitaux de Paris et Hôpitaux de France. Le principe est simple: on envoie un sms à nos 15 millions de clients mobiles, on fait un appel aux dons. Il suffit qu’ils répondent 'don' et un montant de 5 euros sera prélevé de leur facture au profit des personnels hospitaliers", explique Grégory Rabuel, directeur général de SFR.

"Dans cette guerre sanitaire, tous les dispositifs sont les bons"

Au-delà de ces mesures de solidarité, d’autres pays ont opté pour des solutions plus intrusives. Les Suisses sont désormais surveillés sur leur téléphone. Le principal opérateur de télécom du pays va signaler aux autorités tous les regroupements de plus de 20 personnes dans un petit périmètre et dans un lieu public. Un signalement anonyme et basé sur la géolocalisation.

La France pourrait-elle faire un choix similaire? Pas impossible, selon le directeur général de SFR: "On pourrait faire la même chose avec des données anonymisées mais on n’en est pas là en France. Dans cette guerre sanitaire, tous les dispositifs sont les bons. Nous, si on peut aider, bien sûr on le fera".

Sans transmission aux autorités ou sanction potentielle contrairement à la Suisse, la Commission européenne a déjà demandé aux opérateurs téléphoniques de plusieurs pays de fournir des données agrégées sur leurs abonnés mobiles pour mieux comprendre et anticiper l’évolution de la pandémie.

Bourdin Direct (avec C.P.)