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Santé

Un troisième patient guérit du VIH après une greffe de moelle osseuse

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Un homme, testé positif au VIH en 2008, a été déclaré guéri du virus après une greffe de moelle osseuse. C'est le troisième cas de guérison après ce traitement très particulier.

Un troisième cas de guérison du VIH a été rendu public lundi. Le “patient de Düsseldorf” serait probablement guéri du VIH, 40 ans après la découverte du virus. C'est une étude publiée dans la revue scientifique Nature Medicine qui en fait état.

Ce patient, qui vit en Allemagne, a bénéficié d'une greffe de moelle osseuse portant un gène qui combat le virus du Sida. C'est le troisième cas de probable guérison dans le monde, après les patients de Berlin, en 2009, et de Londres, en 2019.

Il est âgé de 53 ans et cela fait quatre ans qu'il ne prend plus son traitement contre le VIH. Pourtant, aucune trace du virus n'a été détectée dans son corps. En 2008, il est testé séropositif et trois ans plus tard, il développe une leucémie. Alors pour lutter à la fois contre ces deux maladies, un donneur portant la mutation génétique CCR5 est choisi. Une mutation très rare qui protège naturellement du VIH.

"Lors d'une greffe de moelle osseuse, les cellules immunitaires du patient sont remplacées intégralement par celles du donneur, ce qui permet de faire disparaître l'immense majorité des cellules infectées", explique, dans un communiqué, le virologue Asier Sáez-Cirión, l'un des auteurs de l'étude.

Un traitement très risqué

"Il s'agit d'une situation exceptionnelle quand tous ces facteurs coïncident pour que cette greffe soit un double succès de guérison, de la leucémie et du VIH", a précisé le chercheur. Étant donné que moins de 1% de la population générale porte cette mutation protectrice du VIH, il est, en effet, très rare qu'un donneur de moelle compatible ait cette mutation.

Le patient de Düsseldorf est un cas identique aux deux premiers patients, de Berlin et de Londres, guéris du VIH.

Un cas très précis, où la greffe est l'ultime recours avant le décès. Une opération qui reste cependant pour l’instant trop risquée pour les 38 millions de personnes atteintes du VIH dans le monde puisqu’elle présente un taux de mortalité de 40%.

Tanguy Roman-Clavelloux avec AFP