RMC
Santé

Une association veut encadrer la pub pour la malbouffe: "On envoie des gens à la mort" dénonce Périco Légasse

placeholder video
Pour lutter contre l'obésité infantile, l'association FoodWatch appelle à encadrer les publicités sur la "malbouffe" à destination des plus jeunes.

Pâtes à tartiner, sodas, bonbons... Dans une tribune à l'initiative de l'association FoodWatch une cinquantaine de scientifiques et responsables associatifs réclament la fin, ou du moins l'encadrement strict, du "marketing" de la malbouffe qui cible les enfants.

Car il y a urgence, alors que 17% des enfants de 6 à 17 ans sont en surpoids en France. Et pour 50 à 70 % d'entre eux, ils le seront encore à l'âge adulte. Un problème de santé public qui a aussi un coût: l’impact sociétal de la surcharge pondérale était estimé par le Trésor Public à 20 milliards d'euros annuels en 2021.

Les produits alimentaires les plus néfastes mis en avant dans la moitié des spots publicitaires

Pour les signataires de la tribune de Footdwatch, c'est le matraquage publicitaire des industriels de la malbouffe sur les plus jeunes qui est responsable de ce fort taux d'obésité.

La moitié des spots publicitaires poussent à acheter des produits alimentaires au Nutriscore D ou E, soit les plus néfastes pour la santé. Est également pointée du doigt, la multiplication des supports de diffusion de ces publicités, à la TV, à la radio, et sur les réseaux sociaux.

"Voilà des années que l’OMS, la Cour des comptes ou Santé publique France militent pour cet encadrement", assure Karine Jacquemard, directrice générale de Foodwatch France, dans Estelle Midi ce vendredi sur RMC et RMC Story.

"On met toujours la responsabilité sur les parents et les consommateurs mais on ne parle jamais de la responsabilité de l’agroalimentaire", ajoute-t-elle.
Obésité : faut-il interdire la pub pour la malbouffe ? - 03/11
Obésité : faut-il interdire la pub pour la malbouffe ? - 03/11
25:49

"C’est une honte"

Pour le critique gastronomique Périco Légasse, ce matraquage publicitaire est une "honte": "Pourquoi ces pubs sont encore en place? On connaît les dégâts de la malbouffe, tout le corps médical et la science l’ont montré. On sait que la publicité aggrave les cas", peste-t-il sur le plateau d'Estelle Midi.

"On envoie des gens à la mort, on laisse les publicitaires faire de la propagande pour des produits nocifs et dangereux, c’est une honte", ajoute Périco Légasse.

La France pourrait suivre l'exemple d'autres pays. Ils sont en effet plusieurs à avoir mis en place un dispositif de ce genre. C'est le cas du Chili et de la Norvège. Autre bon élève pointé comme exemple, le Royaume-Uni, où les publicités pour les produits de ce genre ne sont plus diffusées qu'entre 21 heures et 5h30 du matin afin de limiter leur influence sur un public plus jeune.

G.D.