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Santé

Une campagne contre les violences faites aux professionnels de santé est lancée ce mardi

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Chaque jour, 65 professionnels de santé sont pris à partie par leurs patients. Les violences physiques ou verbales ont bondi de 20% entre 2021 et 2022. C'est ce qui ressort d'un rapport de l'observatoire de la sécurité des médecins. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement lance ce mardi une campagne de sensibilisation contre ces violences.

"Il faut être malade pour s'en prendre à un professionnel de santé". C'est le slogan de la première campagne du gouvernement contre les violences faites aux professionnels de santé qui est lancée ce mardi. En moyenne, 65 professionnels de santé sont victimes de violences physiques ou verbales chaque jour, en France.

Selon le dernier observatoire de la sécurité des médecins, la violence contre les professionnels a bondi de plus de 20% en 2022, par rapport à l'année 2021. Médecin généraliste, Caroline Cabassud a été secouée pour avoir refusé un arrêt de travail dans son cabinet des Bouches-du-Rhône.

“Rien ne l’a calmé et au moment où j’ai ouvert la porte pour le faire sortir, il m’a attrapée par le bras, j’ai d’ailleurs eu de gros bleus, et il a refermé les portes derrière moi”, décrit-elle.

C'était il y a cinq ans, mais l'angoisse est toujours là. “Je fais toujours très attention à ce que je dis parce que j’ai peur de la réaction de mon patient en face. Je me dis que pour continuer à travailler, ça va être très dur”, confie-t-elle.

Des professionnels traumatisés

Ébahie par les exigences des patients, et le besoin constant de se justifier, Rose Brusto, qui exerce en Seine-Saint-Denis, a eu recours à un vigile, et ne travaille plus la nuit, ni le dimanche.

“J’essaye d’aider les gens, mais il y en a qui vous vocifèrent dessus, qui vous hurlent dessus. Il y a 20 ans, ça arrivait une fois par an. Maintenant, c’est parfois tous les jours”, décrit-elle.

Il faut agir, martèle Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins France. “C’est un délit d’outrage. Il y a des procédures accélérées. Quand on touche un professionnel de santé, le soir, on ne doit pas sortir chez soi”, affirme-t-il. Et il faut aussi améliorer les sanctions et la sécurité des bâtiments, liste-t-il. Former également les professionnels de santé pour mieux expliquer aux patients leurs parcours et le temps d'attente.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours