"Une chasse aux sorcières": pourquoi les accouchements à domicile font encore débat

Le premier Guide pratique de l’accouchement à domicile a été publié ce jeudi 3 avril. La pratique reste méconnue en France, où à peine 0,2% des accouchements se font à la maison contre plus de 15% aux Pays-Bas. Certaines femmes dénoncent une surmédicalisation de la grossesse et réclament des accouchements en dehors de l’hôpital.
1.000 à 2.000 femmes décident chaque année en France d’accoucher chez elles avec l’aide d’une sage-femme. Lolita est sage-femme libérale dans la Drôme, elle pratique une dizaine d’accouchements à domicile chaque année, toujours en binôme avec une collègue. Et toujours en lien avec une maternité prête à accueillir sa patiente en cas de complication. Cette sage-femme fait partie de l’APAAD, une association qui milite pour la reconnaissance de l’accouchement à domicile en répétant que c’est: “Mon corps, mon accouchement, mon choix”.
Une "chasse aux sorcières"
Car c’est légal aujourd’hui en France d’accoucher chez soi, mais c’est déconseillé par le syndicat des gynécologues qui estime que “c’est mettre sciemment la vie d’une future mère et son enfant en danger”. Pourtant, ces sages-femmes sont débordées de demandes de futures mères. C’est pour ça qu’à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, un parcours de soin pour les femmes qui accouchent à domicile a été créé.
Autrement, ces accouchements n’existent pas dans les politiques de santé. D’ailleurs, aucune compagnie d’assurance n’assure les sages-femmes qui pratiquent les accouchements à domicile. Ces derniers mois, trois sages-femmes ont été suspendues après des accouchements à domicile. Toutes par l’Agence régionale de santé de Nouvelle Aquitaine qui leur reproche de ne pas respecter certaines règles. Une “vraie chasse aux sorcières”, pour l'APAAD, “dans ces trois cas, la mère et l’enfant vont bien. Mais nous sommes vulnérables, car cette pratique n’est pas reconnue en France”.