Une étude révèle les liens entre pesticides et maladie de Parkinson
"Le lien entre les pesticides et le risque de développer la maladie de Parkinson est confirmé". Frédéric Moisan, épidémiologiste à Santé publique France, invité ce mardi de Bourdin Direct est formel. Il s'appuie sur l'étude qu'il a coréalisé, dévoilée ce mardi matin, et qui révèle que les risques de développer la maladie sont 10% plus élevés chez les agriculteurs et les personnes qui vivent en zone agricole. La maladie touche 166.712 personnes en France (chiffres 2012), soit 2 à 3 personnes atteintes pour 1.000 habitants. Une personne sur 7 est touchée avant 65 ans. En 2030, on estime que l'on aura 260.000 cas (selon France Parkinson).
"Raideur, épuisement…"
RMC a recueilli le témoignage de Catherine Montgault, 66 ans. Elle a été diagnostiquée Parkinson en 2004. Pendant plus de 30 ans, elle a travaillé en tant qu'exploitante agricole dans le Cher et dans l'Indre. Dans les champs autour d'elle, plus de 300 pesticides, herbicides et produits nocifs ont été utilisés. Tout cela, elle l'a découvert en montant un dossier pour prouver une maladie du travail. "J'ai eu des raideurs dans un bras, j'étais parfois dans un état d'épuisement... Cela m'a amené à consulter. A peine rentrée dans le cabinet du médecin, il m'a dit que j'étais atteinte de la maladie de Parkinson", raconte-t-elle.
5 ans de combat
Il lui a fallu 5 ans pour obtenir la reconnaissance en maladie professionnelle. Une petite victoire pour Catherine qui poursuit son combat aux côtés de l'association Phyto-Victimes, pour que les firmes et leurs produits soient mieux contrôlés. "Ce qui me révolte surtout, c'est qu'on ne puisse rien faire contre des grosses firmes. Je leur dis: pensez moins à votre argent et plus aux hommes!". Catherine est aujourd'hui très diminuée par sa maladie et subit des traitements très lourds. "Je prends tellement de médicaments que j'ai parfois l'impression d'être un robot au ralenti", dit-elle.