Une pétition réclame l'interdiction des relations sexuelles entre médecins et patients
Faire inscrire dans le code déontologique des médecins, "l’interdiction d’avoir des relations sexuelles avec leurs patientes". C’est ce que réclame un groupe de femme abusées sexuellement par leur psychiatre. Marie, Cassandre et Ariane ont lancé une pétition et écrit à la ministre de la santé, Agnès Buzyn pour que soit ajouté ce nouvel article, car jusqu'à présent elles estiment que la loi ne les protège pas suffisamment.
Selon elles, le serment d'Hippocrate comportait dans sa version historique un paragraphe allant en ce sens, mais que l'interdit a disparu de la version actualisée du serment. Une pétition soutenue par de nombreux médecins et militantes féministes.
"Ca a détruit totalement ma vie, je n'avais plus du tout d'estime pour moi"
Nous sommes allés à la rencontre de l'une d'elles à Nice. Pendant deux ans, Cassandre a cédé à son psychiatre et accepté d’avoir des relations sexuelles avec lui. Un choix qu’elle regrette amèrement.
"Il m'a demandé de venir s'asseoir sur ses genoux et à ce moment-là il m'a embrassé. Beaucoup de culpabilité, de honte... Même si on a essayé de résister au final on a laissé faire et ça a détruit totalement ma vie, je n'avais plus du tout d'estime pour moi."
"Quand je leur ai dit que j'avais entamé cette action, ils ont tenté de me dissuader"
En janvier dernier, Cassandre porte plainte auprès du conseil de l’ordre des médecins des Alpes-Maritimes. C’est la douche froide.
"Aucun des médecins ne m'a dit que c'était grave, que je pouvais porter plainte. Et quand je leur ai dit que j'avais entamé cette action, ils ont tenté de me dissuader. Ca a été terrible. Je pense que d'inscrire cet interdit dans la loi ça protégera les patientes des abuseurs, ou alors ça ne laissera pas des abuseurs agir en toute impunité et récidiver sur d'autres patientes."
Le conseil de l’ordre des médecins s’oppose à cette interdiction, estimant qu’une telle disposition est une intrusion à la vie privée entre personnes consentantes, considérant également que les textes actuels protègent déjà les victimes.