Variant Delta: "On va faire tout l’alphabet grec parce que d’autres encore vont arriver", prévient Patrick Pelloux
Ne jamais crier victoire trop vite. Déconfinée, la France retrouve la vie d'avant mais la menace du variant Delta plane toujours alors que la vaccination patine. Et à l'étranger, le nombre de cas remonte même dans des pays largement vaccinés comme le Royaume-Uni ou Israël. En France aussi on assiste à une légère remontée des nouveaux cas de Covid-19 quotidiens.
"La courbe qui descendait en flèche remonte un peu. On s’y attendait mais ce n’est pas majeur, c’est normal que le virus recircule avec la baisse des restrictions", prévient ce mercredi sur RMC le docteur Patrick Pelloux, médecin urgentiste à Paris.
Et il prévient, d'autres variants vont voir le jour: "Ne vous inquiétez pas, on va faire tout l’alphabet grec parce que d’autres encore vont arriver", assure-t-il avec quand même l'espoir d'éviter tout reconfinement.
"Il y a des professions où il faudra rendre le vaccin obligatoire"
Seul moyen d'atténuer une éventuelle quatrième vague, la vaccination en masse assure le praticien alors que 34.894.204 de Français ont reçu une première injection et 25.357.161 ont un schéma vaccinal complet selon le ministère de la Santé:
"On a de la chance, le vaccin protège des variants pour l’instant. On va sûrement avoir des nouveaux vaccins chaque année comme pour la grippe", prévient Patrick Pelloux qui plaide aussi pour la vaccination obligatoire pour certaines professions: "Il faut avoir accès à ceux qui n'ont pas été vaccinés certains nous diront d'aller nous faire foutre mais il y a des professions où il faudra rendre le vaccin obligatoire pour protéger les personnes que l'on prend en charge".
Car la vaccination protège les plus faibles des formes graves, alors que certains soignants ou intervenants en Ehpad ne sont toujours pas vaccinés: "On n'a jamais eu en réa de patients doublement vaccinés. Tous ceux qui sont en réanimation n'ont pas été vaccinés", précise le praticien.
Et le développement de vaccins à ARN messager, seule bonne nouvelle de la pandémie qui dure depuis plus d'un an, pourraient avoir des bénéfices à l'avenir: "Le vaccin avec ARN messager va surement faire qu’on va avoir des vaccins contre les cancers", assure Patrick Pelloux évoquant une révolution scientifique.
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