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Vente de tabac aux mineurs: le laxisme des buralistes pointé du doigt

Une enquête du Comité national contre le tabagisme dénonce le fait que les buralistes seraient, contrairement à ce que la loi impose, très peu regardants sur l'âge de leurs clients: deux sur trois en vendraient au moins de 17 ans.

Des chiffres inquiétants concernant la vente de tabac aux mineurs. Deux buralistes sur trois vendent du tabac aux jeunes de 17 ans. Plus inquiétant encore: près d'un buraliste sur dix en vend aux enfants de 12 ans. C'est le résultat d'une enquête du Comité national contre le tabagisme publiée jeudi.

Le constat est clair: la loi n'est pas du tout respectée en France. La vente de tabac aux mineurs est interdite depuis 2010, avant il était interdit aux moins de 16 ans. 40% des buralistes n’ont également pas l’affichette obligatoire pour signaler cette interdiction aux mineurs.

Un problème quand on sait que la plupart des fumeurs allument leur première cigarette aux alentours de 13-14 ans.

"On trouve toujours un tabac qui vend"

S'acheter des cigarettes quand on est mineur, c'est en effet un jeu d'enfant comme nous l'avons constaté devant un lycée parisien. Pas la moindre appréhension lorsque Ulysse, 17 ans, pousse la porte d'un tabac, il fait comme si de rien n'était. "Il n'y a aucun problème", confirme-t-il.

Même constat pour Don et Diane, 16 ans, cigarette en main à la sortie de leur cours de philo.

"On trouve toujours un tabac qui vend, on a dû me demander qu'une ou deux fois ma carte d'identité et j'ai juste à aller à celui d'à côté."

"Nous avons un contrat de gérance qui nous lie à l'Etat et nous devons faire ce que l'Etat nous dit"

Un laxisme que les professionnels justifient souvent par un manque de temps. Pour Bernard Gasq, président des buralistes d'Ile-de-France, cette vente illégale doit cesser.

"Il faudrait que nous puissions demain plus regarder nos clients et que nous soyons irréprochables. Nous avons un contrat de gérance qui nous lie à l'Etat et nous devons faire ce que l'Etat nous dit. Nous sommes des préposés de l'administration."

Le Comité national contre le tabagisme réclame plus de contrôles des buralistes avec la possibilité d'une fermeture administrative en cas de récidive.

Laura Taouchanov (avec J.A.)