Virus mpox: faut-il craindre une épidémie d'ampleur en France ?

Un patient touché par le virus mpox, la "variole du singe", dans un hôpital de Lima (Pérou), le 16 août 2024. - Ernesto BENAVIDES / AFP
Deux ans après l'épidémie de variole du singe, aujourd'hui appelée Mpox, l'inquiétude grandit autour d'un nouveau variant de cette maladie qui sévit en Afrique centrale, notamment en République démocratique du Congo.
D'après l'OMS, il pourrait s'exporter. Un cas a déjà été détecté en Suède, puis un autre au Pakistan. Alors, l'organisation a décrété l'urgence de santé publique de portée internationale, le niveau d'urgence maximale, face à la résurgence de la maladie.
Cette nouvelle souche du mpox se transmet plus facilement, via un rapport sexuel ou par un contact physique prolongé avec une personne infectée. Ce qui augmente nécessairement le risque de propagation au niveau mondial.
"L’enjeu pour tous les pays est d’être en alerte optimale de façon à identifier l’introduction et de casser les chaînes de contamination éventuelles sur leur territoire”, explique Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses, à RMC.
Des vaccins existent cependant contre cette maladie et sont réservés aux personnes à risque, comme les hommes ayant des rapports avec plusieurs autres hommes.
Si de nouveaux cas apparaissent sur le territoire, la France devrait toutefois ajuster sa stratégie vaccinale à ce variant. “Aujourd’hui, le nombre de cas est équivalent chez les femmes et chez les hommes, ce qui veut dire une transmission hétérosexuelle”, ajoute Anne-Claude Crémieux.
Une population à risque déjà vaccinée en France
Du côté de la France, Gabriel Attal a annoncé ce vendredi 16 août avoir placé le système de santé français en "état de vigilance maximale". Une manière d'appeler à la prudence, alors que le risque de propagation inquiète face à l'absence d'immunité des Français contre la variole.
Pour rappel, la vaccination contre cette maladie n'est plus obligatoire depuis 1979, car la variole classique a été éradiquée.
Face aux quelques cas observés en dehors de l'Afrique, faut-il craindre une épidémie en France ? Eric Caumes, infectiologue à l'Hôtel-Dieu de Paris, auteur de "Sexe, les nouveaux dangers", se montre plutôt rassurant et "ne pense pas que ce sera une pandémie de l'ampleur du Covid".
"Il faut quand même rassurer les gens. C’est avant tout, sur ce qu’on en sait, une MST, donc il est relativement facile de s’en protéger, et ces maladies n’ont pas la même ampleur épidémique que les maladies respiratoires", explique le médecin.
Le spécialiste estime que la population à risque dans l'Hexagone est largement vaccinée. "Après, il faut reconnaître les cas et ils ne sont pas forcément là où on les attend. C'est le problème avec les infections émergentes", ajoute-t-il.
S'il n'en est pas question pour le moment, le ministère de la Santé a cependant affirmé que la France disposait d'une quantité suffisante de vaccins pour faire face à cette épidémie.
Gabriel Attal estime de son côté que les personnes les plus à risque devront participer à une nouvelle campagne de vaccination.
Au total, 18.737 cas suspectés ou confirmés ont été répértoriés depuis le début de l'année en Afrique, dont 1.200 en une semaine, a indiqué l'Agence de santé de l'Union africaine, le 17 août.