"Si la situation empire, je devrai tout arrêter": la galère des étudiants pour trouver un logement

C’est un phénomène qui touche toutes les régions, tous les étudiants, des plus précaires à ceux qui ont les meilleurs garants… Tous ont des difficultés à se loger. Certains trouvent des solutions temporaires, mais d’autres n’ont pas cette chance et doivent se loger dans l’urgence au jour le jour.
Bilal, étudiant de 23 ans, a commencé son contrat d’alternance au début du mois. Mais depuis qu’il est arrivé à Paris, il n’a pas réussi à trouver de logement. La seule solution qui rentrait dans ses comptes, c’est un hôtel en banlieue.
“Voilà ce qui me sert de logement étudiant pour l’instant. Je pense qu’il n’y a pas plus de 12 ou 13 m2. Il n’y a que le lavabo juste ici. Avec mon budget, j’ai dû faire l’impasse sur les sanitaires qui sont donc au bout du couloir”, explique-t-il.
Paris, mais aussi d'autres villes concernées
Bilal a payé un peu plus de 200 euros la semaine. À l'origine, Bilal est boursier, mais comme il est alternant, il n’est plus prioritaire pour obtenir un logement avec le CROUS. Mais pour lui, impossible de passer par une agence. Ses revenus de 1200 euros nets par mois sont insuffisants, ses parents ne peuvent pas se porter garant et il ne peut pas avancer de caution.
"Ma scolarité est mise en péril, mon entreprise aussi. Je suis en dernière année de Master donc forcément, ce sont des cours plus restreints, mais qui demandent beaucoup plus de travail à la maison. Mais aujourd’hui je travaille où? Si je n’ai pas de logement, je ne pourrai pas travailler. Ces études et cette alternance, je me suis battu pour. Mais malheureusement si la situation empire, je n’aurais pas le choix que de tout arrêter", assure-t-il.
Bilal est loin d’être une exception. Les syndicats étudiants croulent sous les demandes de logements d’urgences. Selon, une antenne locale de la Fédération Sociale Étudiante au moins deux fois plus d’étudiants que l’année dernière sont venus toquer à leur porte pour leur demander de l’aide.
Et même pour ceux qui passent par des agences immobilières, c’est la galère. Gabin étudie à Paris. Cela fait un an qu’il cherche un appartement sans rien trouver. “Soit c’est invivable parce que ce sont des logements qui ne sont pas aux normes énergétiques, ou insalubres, soit c’est vraiment trop cher. On est sur des tarifs qui montent à 900 ou 1000 euros. Sauf que ça ce n’est pas possible quand on est étudiant et qu’on ne peut pas faire un 35h à côté”, explique-t-il.
"C'est comme chercher un emploi"
En moyenne, ils sont 10 étudiants pour un logement disponible dans le parc privé selon le réseau d'entrepreneurs immobiliers We Invest. À Paris, cette concentration monte même à 11 étudiants pour un seul logement.
Mais la situation ne concerne pas que l’Île-de-France. Si c’est à Paris que les prix sont les plus chers, comptez 915 euros pour un studio en moyenne, la tension locative est aussi très forte dans d’autres villes en France. Selon les observations de We Invest, c’est même à Lyon que la situation est la plus tendue. Ils sont 13 étudiants pour un seul logement. Et cette tendance, on l’observe aussi à Rennes ou à Montpellier.
Pour faire la différence pour ceux qui passent la porte des agences immobilières, il y a d’abord la question des moyens financiers et avoir des garants solides. Mais pas seulement. Par exemple, un agent immobilier nous explique que chercher un logement, c’est comme chercher un emploi. Donc si vous êtes étudiant, préparez-vous comme si vous alliez passer un entretien d’embauche et soignez votre première impression.
Autre conseil, dès que vous voyez une annonce, soyez réactif avec un dossier complet prêt à l'envoi. Enfin, si vous êtes étudiant et que vous avez un petit job à côté, c’est évidemment un plus.