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"Si on me prive d’eau, c’est la faillite": la grogne d'agriculteurs contre les restrictions d'eau

Selon la préfecture de Dordogne, 27 cours d'eau sont classés au niveau "crise" et 12 en "alerte renforcée", ce qui explique les restrictions, à la fois pour les agriculteurs et pour les particuliers.

Le département de la Dordogne ne fait pas exception à la crise de l'eau en France. Une situation désastreuse pour les exploitants agricoles locaux, qui manifesteront ce mardi à Périgueux. Les agriculteurs dénoncent des restrictions abusives les concernant.

Au milieu de ses vaches laitières, Vincent Cascales est inquiet. Depuis plus d'une semaine, il a interdiction totale d'arroser ses 30 hectares de maïs, qui servent habituellement à nourrir ses bêtes. “Je suis 70-80% de pertes. Donc on a beaucoup moins de nourriture pour les bêtes. Elles souffrent”, assure-t-il.

L'exploitant agricole ne comprend pas les restrictions. Il est même prêt à ne plus les respecter si la situation continue.

"Nous, il y a encore de l’eau dans la rivière, mais comme ils ont relevé les seuils, on ne peut plus irriguer. Alors qu’il y a des années où on a irrigué alors qu’il y avait beaucoup moins d’eau. Quand vous voyez du maïs comme ça, c’est désolant”, indique-t-il.

Des restrictions nécessaires selon la préfecture

À quelques kilomètres, Patrice Brachet est lui aussi dans l'impasse. “Si on me prive d’eau, c’est la faillite. Point final”, appuie-t-il. Pour lui, c'est toujours la même chose, face à la sécheresse, ce sont les agriculteurs qui sont visés en premier.

“De toute façon aujourd’hui, l’agriculteur, c’est la personne à abattre. On doit tourner à 80 heures par semaine. On est fatigué par la chaleur, on a nos animaux qui souffrent, mais on nous stigmatise toute la journée. On en peut plus”, confie-t-il.

Ces restrictions sont pourtant nécessaires, assure Yohan Blondel, le sous-préfet de la Dordogne. Et elles concernent aussi bien les agriculteurs que les particuliers.

“Ce qui est inédit, c’est l’avance qu’on a sur le calendrier habituel. On est avec un mois d’avance sur des situations de sécheresse”, pointe-t-il.

Et le sous-préfet l'assure, les prochaines décisions seront prises en concertation avec les exploitants agricoles du département.

Aymeric Dantreuille avec Guillaume Descours