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Si on touche encore au budget de l'armée, il y aura d'autres démissions

Invité ce mercredi de Bureau de vote sur RMC, le Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, a réagi à la démission du général de Villiers. Si elle ne l'a pas surprise, cette démission l'a "attristé".

C'est une décision qui se profilait. Le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, a annoncé ce mercredi sa démission, qui a été acceptée par Emmanuel Macron. Les deux hommes étaient en conflit depuis l'annonce d'une économie de 850 millions d'euros sur le budget de l'armée et le recadrage du général par le président, le 13 juillet.

Une démission sans précédent qui n'a pas surprise le Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, invité de Bureau de vote. "Il avait toujours dit que si ça n'allait pas il partirait. Ce n'est pas une surprise mais c'est une journée très triste. Le fond du problème n'est pas la question budgétaire, c'est la question de la confiance. Les propos du chef de l'État ont profondément blessé le général de Villiers, qui en a été profondément choqué".

"Impossible de construire une armée viable dans ces conditions"

Pour le Général Paloméros, la question des coupes budgétaires dans le budget de l'armée, qu'il qualifie de "brutales", "vont perdurer au-delà" du départ de Pierre de Villiers. "On est dans un paradoxe profond où on annonce des coupes sévères alors que nos forces sont engagées. On ne peut plus pratiquer les mêmes méthodes, avec des coupes budgétaires en plein milieu d'année, il faut plus de sincérité. Sinon on aura encore d'autres démissions de chefs d'état-major, je vous l'annonce. Il faut que les budgets soient construits sur des base solides et surtout, qu'on s'y tienne. Il est impossible de construire une armée solide et viable dans ces conditions".

P. Gril avec Raphaëlle Duchemin