On peut recadrer un chef mais pas devant ses subordonnés

- - AFP
L’habituel discours du 13 juillet du président de la République devant les armées a pris une ampleur inédite cette année, dévoilant un désaccord réel entre Emmanuel Macron et Pierre de Villiers. Alors que la polémique continue d’enfler, le général Dominique Trinquand était l’invité des Grandes Gueules, ce mardi.
Dominique Trinquand a affirmé que le recadrage, bien que possible, était déplacé dans un pareil discours. "Comme vous le savez, dans les armées il n’y a pas de syndicat, les armées sont dirigées et protégées par leur chef, le Général de Villiers en est l’incarnation, il est beaucoup apprécié par les troupes et beaucoup de soldats ont été choqués par cet affaire. On peut recadrer un chef mais pas devant ses subordonnés."
"Ceux qui ont fait fuiter ça ne sont les serviteurs que de leur intérêt personnel"
Et s’il est conscient que le chef de l’Etat va devoir rétablir le lien avec ses armées, le Général Trinquand est optimiste. "Emmanuel Macron va devoir regagner la confiance des militaires mais je pense et je l’espère, que si un accord est trouvé, le général de Villiers l’aidera. Et jusqu’à maintenant, tous les messages envoyés par le Président aux armées, à commencer par le jour de son investiture sur une voiture militaire, la visite à Percy auprès des blessés de l’armée ou le déplacement à Gao, tout était parfait. Et le gâchis est arrivé le 13 juillet à l’hôtel de Brienne."
Pour autant, selon lui, les véritables fauteurs de troubles ne sont pas les deux protagonistes concernés, bien au contraire. "Les discussions et les différences entre le chef de l’Etat et le Général sont logiques. C’est seulement un problème de forme. On est avec deux serviteurs de l’Etat. Mais ceux qui ont fait fuiter tout ça, ne sont pas serviteurs de l’Etat mais uniquement de leur intérêt particulier."