Tir au laser, jeu de stratégie: "Face à la menace", une nouvelle journée de défense plus militarisée

Une journée de défense et de citoyenneté (JDC) plus "militarisée". Marseillaise, tir au laser, levée de drapeau ou encore jeu de simulation de crise majeure, voilà une partie du programme de la nouvelle version de la journée d'appel. Objectif de cette journée obligatoire pour tous les jeunes de 16 à 25 ans, créer des vocations.
"Notre environnement stratégique a totalement changé", rappelle ce lundi sur RMC Story le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue de Défense nationale.
"Aujourd'hui la menace est réelle sur le continent européen, avec la guerre en Ukraine et la guerre hybride que la Russie nous mène".
Dans ces conditions d'"un monde dangereux", il faut "se préparer à défendre ce qui fait la France, nos libertés et nos modes de vie", ajoute Jérôme Pellistrandi. "Il faut embrigader la jeunesse", assure même le ministère des Armées. "Il faut faire comprendre que notre sécurité, notre paix est menacée et c'est l'affaire de tout le monde"; insiste le général Jérôme Pellistrandi.
Des parents convaincus?
Moins de théorie, plus de pratique, notamment un exercice de tir au laser, ça plaît à Alex, il fera partie de la première génération à tester: "C'est comme au laser game, ou au paintball, ça peut être stylé. Ça fait de la prévention et ça peut nous initier au combat pour voir les effets de la guerre", estime-t-il au micro de RMC.
La formule convainc aussi les parents. Emir est père d'une adolescente bientôt concernée: "Rendre un peu de choses sérieuses et rendre les jeunes un peu responsables, c'est positif", estime-t-il.
Même son de cloche pour Michaël, lui aussi père de deux enfants. Cette JDC 2.0 lui rappelle son service militaire: "Ça peut susciter des vocations et montrer que l'armée est une bonne chose. J'y ai passé 10 mois, je n'en garde que de bons souvenirs".
"Une sorte de propagande"
Des souvenirs, Yacine en a des mauvais, en repensant à la JDC qu'il a passée il y a deux ans: "J'avais vu ça un peu comme une corvée, c'était long". S'il admet que la nouvelle version s'annonce plus pragmatique, l'étudiant considère qu'une seule journée ne sert pas à grand chose: "Les gens qui veulent s'engager dans l'armée, c'est une vocation, ce n'est pas sur une journée qu'ils vont prendre la décision".
Pour son ami Djevins, l'aspect militaire et obligatoire est dérangeant: "C'est un peu abusé comme changement, on dirait une sorte de propagande, qu'ils veulent remettre le service militaire avant l'heure. C'est un peu excessif".
Mais d'après le général Dominique Trinquant, cette opération séduction auprès de la jeunesse est indispensable: "En 2024, les armées ont recruté le nombre de soldats qu'ils devaient recruter. En 2030, ils ne le pourront plus à cause de la chute de la démographie française. Or, il y a besoin de recrutement aussi bien dans les armées que dans la réserve ou pour d'autres missions".
Les premières cohortes de jeunes seront convoquées pour cette nouvelle JDC à partir du mois d'octobre. Avec une promesse, celle de "ne pas de rétablir un service militaire obligatoire", assure le général Pellistrandi.