"8h de sommeil consécutif": des élus réclament un couvre-feu avancé à Orly pour réduire le bruit

Faut-il avancer l'heure du couvre-feu à l'aéroport d'Orly? C'est ce que vont demander des élus locaux au nouveau ministre des Transports ce mercredi. Ils s'appuient notamment sur un avis que vient de rendre l'Académie de médecine et veulent faire cesser les vols dès 23h au lieu de 23h30 actuellement. La seule solution selon eux pour réduire le bruit autour de l’aéroport et préserver la santé des habitants.
L'Académie souligne que 49.000 personnes souffrent de troubles graves du sommeil près d'Orly. Alors sur place, même une demi-heure de calme en plus le soir, serait la bienvenue.
Sons, vibrations...
Les fenêtres sont presque toujours fermées chez Sandra, qui attend le silence du couvre-feu.
“Avant, on peut être couché, mais on ne dort pas parce que souvent, il y a des gros gros sons voire même des vibrations”, confie-t-elle.
Les habitants racontent les conversations, ou les films coupés pour laisser passer les avions. Ils racontent aussi les étés confinés malgré la chaleur. Joachim décrit les dernières minutes avant le couvre-feu, souvent les plus bruyantes. “Ils tournent en rond en attendant leur tour pour atterrir et après, c’est toutes les cinq minutes, trois minutes qu’il y en a un qui arrive”, décrit-il.
Des pertes économiques?
Jean-Marie, lui, s'emporte. “Il y en a des plus en plus gros. Avant, il y avait des petites compagnies ça pouvait aller, mais là, c’est une catastrophe”, pointe-t-il.
Didier Gonzalez est maire de Villeneuve-le-Roi. Lui aussi demande l’arrêt des vols à 23h au lieu de 23 h 30, et ce, jusqu'à 6h du matin.
“Il faut 8h de sommeil consécutif. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’OMS. Alors nous nous demandons 7h. Quand vous privez quelqu’un de sommeil, vous influez très directement sur les maladies cardiovasculaires, sur son degré de stress, sur les capacités d’apprentissage des enfants. Nous mettons les gens avant l’argent”, appuie-t-il.
Lui dénonce le lobby aérien. À l’argument des pertes financières, lui répond coût humain et cite une étude de Bruitparif: étendre le couvre-feu d’une demi-heure permettrait d’économiser plus de 300 millions d’euros.