Ado décédé après du train surfing: "Il me disait de ne pas m'inquiéter, qu'il savait faire… et il est mort"
Il est mort mardi soir sous les rames du métro parisien après s'être adonné au "train surfing", cette pratique qui consiste à monter sur le toit d'un train en marche pour y faire des figures où s'y tenir debout. La victime, âgée de 16 ans et originaire de Puteaux (Hauts-de-Seine), a percuté la verrière de la station Bir-Hakeim, dans le XVe arrondissement. L'adolescent était un adepte du "train surfing" depuis quelques mois selon sa meilleure amie, Mathilde (le prénom a été modifié, NDR). Toujours au même endroit, sur une portion aérienne du métro parisien sur la ligne 6.
"C'était impossible de l'aider"
La jeune femme a tout tenté pour le dissuader de monter sur le toit des métros, comme elle l'a confié à RMC. "Je lui ai dit plusieurs fois: 'arrête, il va t'arriver quelque chose, je le sens mal'! Franchement, j'aurais aimé l'aider plus... Mais c'était impossible de l'aider". Impossible de le raisonner. Le jeune homme aimait le danger et prendre des risques. "Il aimait ça, parce que pour lui c'était l'aventure, la liberté…". Il lui envoyait un message avant de monter sur le toit du wagon, et après pour la rassurer.
Désormais Mathilde voudrait éviter d'autres drames. "Il ne faut vraiment pas y aller, c'est dangereux, il peut arriver n'importe quoi, la preuve. Mon ami me disait: 'ne t'inquiètes pas, je sais faire, j'ai toujours su faire'. Et depuis, il est mort à cause de ça". Un message qu'elle adresse aujourd'hui à tous les jeunes qui seraient tentés par ce jeu dangereux.
"Ce n'est pas en faisant peur aux ados qu'on va limiter les risques"
Le problème avec les adolescents, c'est que ce type de message ne fonctionne pas, selon Stéphane Clerget, pédopsychiatre auteur de "Adolescent, la crise nécessaire" (Hachette Pluriel éditions). "Malheureusement le message: 'vous jouez avec votre vie, vous tentez la mort'… ça ne marche pas. Au contraire puisque c'est ce qu'ils veulent. Ce n'est pas en faisant peur aux ados qu'on va limiter les risques, au contraire. Les messages qui peuvent marcher je pense, ce serait plus ceux qui leur permettent d'être reconnus, d'avoir des responsabilités. L'adolescent a besoin d'être reconnu. D'avoir des conduites peut être un peu héroïques suffisent pour qu'il n'aille pas au-delà et prenne des risques inconsidérés avec la mort à la clé".