Assurance obligatoire, plaques d'immatriculation... Comment encadrer la pratique des trottinettes électriques en ville
Deux femmes ont été interpellées jeudi soupçonnées d'avoir renversé en trottinette une femme de 31 ans à Paris mi-juin. La victime est morte deux jours plus tard à l'hôpital. Des trottinettes au comportement dangereux, Sahondra et Jean-Paul un couple de Parisiens, en balade sur les quais de Seine en voient de plus en plus: "Il y a quelques casse-cous et ça peut être très dangereux. Ils tracent et ils ne s'arrêtent pas au stop", déplore Sahondra. "Certains ne respectent pas les règles et d'autres trottinettes vont beaucoup plus vite que les 25 km/h autorisés, j'ai l'impression qu'elles sont débridées".
Sa trottinette électrique est devenue son principal moyen de locomotion mais Medhi assure respecter le code de la route. Il n'est pas favorable à une plus forte réglementation: "Ça reste un moyen de transport assez simple et assez léger. Il faut qu'on conserve la légèreté d'utilisation qu'on a aujourdh'ui".
"Il faut absolument immatriculer ces engins", plaide Vanessa Brandone, avocate spécialisée sur les victimes de délits routiers: "Il faut légiférer sur les trottinettes électriques en général., Comme ce n'est pas immatriculé, ce n'est pas considéré comme un véhicule à part entière par les usagers. Malheureusement depuis quelques mois on constate de plus en plus d'accident, qui sont de plus en plus graves".
Vers une assurance et des plaques d'immatriculation?
Arnaud Kielbasa, vice-président de l'association APACAUVI, Association contre l'anarchie urbaine vecteur d'incivilités, dont la femme et le nourrisson ont été hospitalisés après avoir été percutés par une trottinette estime que ces accidents pourraient être évités "si les pouvoirs publics s’étaient saisis du cadre législatif existant".
"La loi LOM de 2019 est peu appliquée. Elle devrait permettre d'avoir un comportement vertueux sur les trottinettes mais il manque quelques éléments pour qu'elle soit efficace. Nous militions notamment pour une plaque d'immatriculation comme en Allemagne qui permet l'identification des véhicules par les caméras et les forces de l'ordre et qui permet d'obliger à faire moins de délits", assure-t-il.
Arnaud Kiebalsa déplore également les municipalités parfois frileuses pour légiférer contre les trottinettes: "Les municipalités marchent sur des œufs en la matière. Si les municipalités sont trop dures avec les trottinettes, on dit qu’elles sont contre les mobilités vertes, pas écolo, c’est une question d’image", ajoute-t-il rappelant que les trottinettes "peuvent tuer".
L'avocate Vanessa Brandone, estime également qu'il faudrait rendre obligatoire une assurance spécifique aux trottinettes électriques.
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