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Bagage oublié dans les transports en commun: une amende de 300 euros à l'étude au Sénat

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Les sénateurs planchent ce mardi sur une proposition de loi pour renforcer la sécurité dans les transports en commun. Avec une nouveauté qui donnerait des sueurs froides aux plus têtes en l'air: 300 euros d'amende en cas d'oubli d'un bagage ou d'un colis dans un train, un RER ou un métro.

Les sénateurs planchent ce mardi sur des propositions de loi pour renforcer la sécurité dans les transports en commun. Parmi elles, une amende en cas d’oubli d’un bagage ou d’un colis dans n’importe quel mode de transport, tramway, RER, métro ou train, partout en France. La contravention s’élèverait à 300 euros, réduite à 250 euros si vous la payez immédiatement, et pourrait grimper jusqu'à 3.750 euros si vous laissez traîner.

Pour la SNCF, en 2023, ces oublis ont engendré plus de 4.300 heures de retards. Et plus de 500 heures pour la RATP, laquelle enregistre une hausse de 70% des oublis en 2023.

Le RER retardé, voire annulé à cause d'un sac oublié, Alban, collégien, connaît bien la scène.

“C’est énervant pour les enfants comme moi qui ont 13 ans. Déjà, je vais à l’école tout seul. Du coup, je fais quatre kilomètres à pied pour ne pas être en retard”, indique-t-il.

Même agacement pour Renaud: les gares évacuées pour bagages oubliés, c'est son quotidien. Mais pour lui, 300 euros d'amende, 250 euros si on paie tout de suite, c'est excessif. “Personne n’oublie sciemment ses affaires. Le premier emmerdé, c’est celui qui a oublié ses affaires. Je trouve ça complètement stupide”, juge-t-il.

"Ce n'est pas la solution"

A la SNCF, c'est pourtant le premier motif de retard avec 27.000 trains concernés l'an dernier. Pour la RATP, un oubli, c'est une heure de retard minimum. Mais pour Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral Force Ouvrière à la RATP, la proposition reste excessive.

“Sanctionner des pauvres gens qui rentrent du travail et qui déjà, pour certains, ont du mal à joindre les deux bouts, en faire des délinquants juste parce qu’ils ont oublié un bagage, ce n’est pas la solution. La solution est de recruter des salariés de façon à ce qu’ils informent les voyageurs”, pointe-t-il.

À quelques mois des Jeux olympiques, Force Ouvrière estime qu'il manque au moins 5.000 personnes pour gérer le flux de passagers et leurs bagages.

Anna Bonnemasou-Carrère avec Guillaume Descours