"C’est bloqué alors qu’en général il n’y a personne": la peur de la pénurie d'essence plus forte que les blocages de raffinerie

Pour renforcer la grève, la CGT appelle à un blocage total de toutes les raffineries du 7 au 10 janvier. Certaines sont déjà à l'arrêt depuis le 5 décembre. C'est le cas de la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne où les expéditions de carburant sont bloquées depuis 3 semaines. Mais pour le moment, l’impact reste limité, mais la peur de manquer prend le dessus.
À Paris, une longue file d'attente se dresse devant les stations essence. Et comme beaucoup d'automobilistes, Arnetti se réapprovisionne un peu plus tôt que d'habitude : "Ici c’est bloqué alors qu’en général il n’y a personne. D’habitude je mets de l’essence uniquement quand je suis en réserve. Comme là il n’y a plus d’essence aux alentours, ça m’incite à le faire, on est obligé", explique-t-il au micro de RMC. Même constat pour Nessan, le pompiste. Beaucoup de passage et des clients rarement sur la réserve: "Ils sont plus qu’à moitié plein mais ils viennent quand même", constate-t-il.
Mimétisme
C'est le cas de Thérèse, inquiète à l'idée de manquer d'essence puisque sa voiture sert de navette à sa famille pendant les grèves : "Je trouve ça très inquiétant d’être bloqué en grande banlieue. Je veux être capable d’aller chercher mes enfants s’ils sont loin et qu’ils ne peuvent pas rentrer", raconte-t-elle.
Pour l'instant, les blocages n'affectent pas vraiment l'approvisionnement des stations-service. Mais si les usagers se précipitent à la pompe, c'est pour une autre raison explique Patricia Mozdzan, psychologue : "On voit son voisin mettre de l’essence donc on se dit qu’il a des informations qu’on a pas. On se dit 'si les autres le font c’est qu’il y a une raison et moi je dois faire pareil'". Sur les 8 raffineries en France métropolitaines, seules deux ont été bloquées depuis le début des grèves.