"C'est énorme": des routiers obtiennent 7% d'augmentation dès leur premier jour de grève

Mouvement de grève généralisé ce mardi, dans un contexte social tendu ces dernières semaines. Un mouvement dans les raffineries qui a déjà porté ses fruits, même si la CGT demande plus. Un accord a été conclu en fin de semaine dernière entre la direction et deux syndicats majoritaires (CFDT et CFE-CGC). Il prévoit une hausse des salaires de 7% et 3.000 à 6.000 euros de primes.
De quoi donner des idées dans d'autres entreprises. Les mouvements de protestations se multiplient, avec des salariés gonflés à bloc contre leurs directions, pour réclamer des hausses de salaires devant la vie chère.
"On n'est pas là pour que notre patron fasse faillite"
A Laval, en Mayenne, près de 150 salariés du transporteur Bréger ont fait grève ce lundi pour la première fois de leur histoire pour demander une "hausse des salaires significative, par rapport à l’inflation".
Des grévistes qui ont obtenu gain de cause très rapidement. Ces routiers, payés au Smic, ont donc obtenu 7% d'augmentation salariale, pour leur seul et unique jour de grève. Gérard a encore du mal a y croire.
"C'est énorme. On n'est pas là pour que notre patron fasse faillite. On est là pour gagner notre croûte, que lui gagne sa croûte. On a obtenu les 7% et on est satisfaits", sourit-il.
Ils ont très exactement obtenu une augmentation dès ce mois d'octobre de 5,4% sur la fiche de paie. Puis une deuxième négociée à 1,5% en janvier 2023. Ces hausses concernent tous les salariés, les chauffeurs comme le personnel administratif.
Surtout que dans ce contexte de crise énergétique et sociale, ces avancées tombent à point nommé. "L'augmentation du carburant, l'augmentation du coût de la vie fait qu'il y a un ras-le-bol général. Donc, au bout d'un moment, on est obligés de taper du poing sur la table. Et au final, gagner ce qu'on a gagné aujourd'hui, c'est très fort."
"Maintenant, ils savent qu'on est là"
Le mouvement de grève est levé de justesse, mais il a réveillé une conscience collective jusque-là inconnue dans le groupe, Steeve, 23 ans de maison, met en garde sa direction. "Si jamais il y a un pas de travers, ils savent qu'on est là. Maintenant, ils savent qu'on peut revenir au portail tout de suite", note-t-il.
De son côté, la direction salue l'accord mais regrette le contexte social pressant dans lequel elle a été poussée à négocier.