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"C'est pas normal": les automobilistes s'impatientent face à la lente baisse des prix à la pompe

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Si les prix de l'essence ont quelque peu baissé, la France est un des pays d'Europe avec les prix les plus hauts alors que le baril est revenu à des niveaux d'avant le début de la guerre en Ukraine. Mais les distributeurs mettent toujours en avant l'augmentation des coûts.

Les prix à la pompe baissent, mais "pas assez vite" s'indigne le gouvernement. Le sujet devrait être abordé lors de la réunion prévue à Bercy entre la grande distribution et Bruno le Maire, le ministre de l'Économie.

Distributeurs et fournisseurs eux assurent que leurs frais ont augmenté, et se renvoient la balle. Mercredi matin Michel Édouard Leclerc assurait ne faire en moyenne que "2,5 à 3 centimes" de marge par litre. Les cours du pétrole brut oscillent depuis début mai autour de 70-75 dollars le baril, retrouvant des niveaux qui n'avaient plus été atteints depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.

Pourtant, à la pompe, la baisse des prix ne se voit pas encore et les automobilistes s'impatientent. Dans cette station essence de la grande distribution, on fronce toujours les sourcils en voyant les litres et les euros défiler à la pompe.

“Ça baisse, mais pas encore suffisamment pour que ce soit raisonnable”, affirme une automobiliste. “Ce n’est pas normal le prix qu’on paye. Par rapport aux autres pays d’Europe, on est complètement à côté de la plaque”, ajoute un autre. “Je trouve qu’il y a un manque de transparence. Je n’ai aucune idée de ce qu'ils touchent”, déplore un autre client.

Un besoin de justification

Les représentants du secteur veulent donc s'expliquer. Olivier Gantois est le président de l'Union française des industries pétrolières. Il affirme qu’il n'y a pas que le prix du baril à prendre en compte. “Les coûts de distribution ont augmenté depuis plus d’un an. Ça comprend les coûts de transports par pipeline, par camion-citerne…”, indique-t-il.

Les biocombustibles incorporés dans les carburants, coûtent eux aussi plus chers. Toutes ces raisons sont valables, admet Anne Creti, professeure d'économie. Mais il faut que les distributeurs prouvent leur impact réel sur le prix.

“Si ces coûts sont documentés, il n’y aura pas de raison réelle pour baisser les prix. Par contre s’il y a des éléments qui sont plus de l’ordre, on reconstitue les marges parce qu’on a été sacrifié avant, sur ça il y a peut-être un peu de manœuvre”, assure-t-elle.

C'est la position de l'association de consommateurs CLCV, qui juge que les distributeurs ont suffisamment compensé leurs pertes et qu'ils doivent désormais baisser leurs prix.

Martin Cadoret et Andréa Lebourgeois avec Guillaume Descours