Ce maire supprime des panneaux de signalisation jugés inutiles: "C'est de la pollution visuelle"

À Thiescourt, village de 750 habitants dans l’Oise, le maire François Gomez (SE) a décidé de débarrasser les routes communales d’une partie de leurs panneaux routiers. Objectif : alléger le paysage et supprimer les signalisations inutiles.
"C’est pour essayer de libérer le paysage de tous ces panneaux qui polluent visuellement le décor. On préfère avoir de la végétation que des panneaux en aluminium", explique l’élu, invité ce vendredi dans le 5/7 Le Morning RMC.
Avec deux employés municipaux, il a fait le tour du village pour démonter les signalisations jugées obsolètes ou non obligatoires. "On a enlevé une quarantaine de panneaux sur 200. Les panneaux qui indiquent vraiment un danger, on les laisse. Ce qui est nécessaire, on le laisse. On va continuer", détaille François Gomez.
Une opération simple mais symbolique. Un coup de perceuse, un petit tracteur pour retirer le mât, et le panneau disparaît, comme relate Le Parisien, qui a mis en avant cette initiative. "Il y avait des panneaux qui dataient de trente, quarante voire plus de cinquante ans, souligne dans le quotidien francilien Pierre Sommé, conseiller municipal. Ils étaient défraîchis, noircis, ne servaient plus à rien." Exemple: le panneau Attention école, "alors qu’on n’a plus d’école !", relève le maire.
Un argument esthétique… et économique
La décision ne vise pas seulement à embellir le village. Elle permet aussi d’alléger les dépenses publiques. "On a fait enfouir les réseaux et on n’a mis aucun panneau. Ils n’étaient pas obligatoires. On a fait une économie de 3.000 euros. Il ne faut pas croire, mais ça coûte : 150 euros le panneau seul, 350 euros avec le mât !", souligne François Gomez.
Et si certains craignent une baisse de la sécurité routière, le maire balaie cette inquiétude : "On ne voulait pas diminuer la sécurité routière. Les panneaux supprimés, c’est par exemple 'interdit aux plus de 3,5 tonnes' sur des petites routes de campagne, un peu inutile alors qu’il y a des engins d’agriculteurs qui passent sur cette route."
Il rappelle aussi qu’un excès de signalisation peut avoir l’effet inverse. "Un expert en 2022 avait expliqué qu’un panneau “attention virage” en agglomération pouvait être plus dangereux : si on ne met pas de panneau, l’automobiliste est contraint d’adapter sa vitesse, il arrivera plus doucement jusqu’au virage."
Pour l’instant, aucune réaction négative n’a été enregistrée dans le village. "Les automobilistes feront attention aux panneaux restants, la sécurité est là", assure François Gomez, qui ironise : "Je vous mets au défi d’assimiler tous les panneaux en campagne."
Certains anciens panneaux seront même conservés pour un second usage. "Il y a des collectionneurs pour en faire des tables, décorer…", sourit le maire. D’autres, comme les limitations de vitesse, pourront être ressortis ponctuellement lors des brocantes ou manifestations locales.
À Thiescourt, pas question non plus d’encombrer le cadre de vie avec de la publicité. "Chez nous, c’est un petit village de 750 âmes : il n’y a pas de panneaux publicitaires. Les seuls, ce sont ceux des artisans qui font des travaux et les laissent sur une clôture pendant quelques mois", rappelle l’élu.