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Economique, écologique... Le train de nuit va-t-il retrouver la cote en France?

Le 25 août, le Premier ministre Jean Castex dévoilera les grands axes du projet de relance de l'économie après la crise du Covid-19 dont la tonalité devrait être fortement environnementale. Le transport ferroviaire, peu émetteur de carbone devrait se voir proposer une place de choix dans ce projet.

Et en attendant de savoir le montant de l'enveloppe financière dédiée à ces projets ferroviaires, on sait que le ministère du Transport travail sur 4 axes: le fret ferroviaire, le lancement de nouvelles lignes, la sauvegarde des petites lignes régionales et les trains de nuit.

Des trains de nuit remis au goût du jour par la Convention citoyenne pour le climat, relayée par Emmanuel Macron lors de son interview du 14 juillet dernier où il avait surpris avec cette petite phrase: "On va re-développer les trains de nuit".

L'idée étant de trouver une alternative ferroviaires à l'avion autres que le TGV, parce que c'est vrai que sur de longues distances il existe peu de moyens de transports confortables et parce que c'est beaucoup plus écologique.

Retour pour 2022 des Paris-Nice et Paris-Tarbes de nuit

D'après une étude faite par le collectif "Oui au train de nuit", 15 lignes nationales et 15 lignes intra-européennes mises en place d'ici 2030 permettraient à 10 millions de passagers par an d'emprunter le train de nuit plutôt que l'avion ou la route, ce qui représente une économie de 1,9 millions de tonnes de CO2 par an.

On est pour l'instant loin de ces 30 lignes, étant donné que les trains de nuit ont été abandonnées depuis des années en France. C'est simple il n'y a que 2 lignes encore en activité, Paris-Briançon et Paris-Toulouse, contre une douzaine il y a 10 ans.

Mais le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé le retour pour 2022 des Paris-Nice et Paris-Tarbes de nuit et un nouvel opérateur Railcoop envisage de proposer des Bordeaux-Lyon nocturnes.

L'Autriche pionnière du renouveau du train de nuit

La compagnie autrichienne OBB a bien compris l'intérêt de ces trains de nuit, c'est la championne dans la catégorie. Elle vient d'acheter 20 nouveaux trains pour 500 millions d'euros, elle propose une large offre de trajet qui permettent de rejoindre, l'Italie, l'Allemagne ou la Belgique, aujourd'hui Vienne est déjà desservie par plus de trains de nuit que toute autre ville en Europe.

La Suède suit d'ailleurs ce modèle, le gouvernement vient de débloquer 39 millions d'euros pour relancer ces trains de nuit faisant suite à ce mouvement du "Flygskam", la "honte de prendre l'avion".

Et c'est vrai qu'ils donnent envie ces trains de nuit pour Paris-Toulouse en partant à 22h vous arrivez le lendemain à 6h du matin. Il y a un espace réservé aux femmes voyageant seules ou avec enfants qu'on peut réserver gratuitement. Si vous êtes une famille vous pouvez réserver tout un compartiment, vous arrivez le lendemain en centre ville, on évite le trajet taxi-aéroport et on économise une nuit d'hôtel, tout ça pour 59 euros par personne.

Au Pays-bas, le secteur du rail est alimenté à 100% par des éoliennes

On est en plein dans cette tendance du slow travel avec un impact écologique important. Le train c'est une très faible empreinte carbone puisque les lignes sont électrifiées, c'est 27 fois moins polluant que l'avion, 33 fois moins polluant que la voiture.

Aux Pays-bas c'est même encore plus écologique qu'en France puisque le secteur est alimenté à 100% par des éoliennes depuis le 1er janvier 2017, une performance unique qui nous prouve bien qu'il existe des alternatives propres et efficaces aux énergies carbones et au nucléaire. 

Céline Da Costa (avec J.A.)