Faut-il diminuer les dessertes des lignes TGV pour faire des économies?
Faut-il supprimer les arrêts de TGV dans les villes moyennes? C'est le souhait de la ministre des Transports Elisabeth Borne. Pour la ministre, le trop grand nombre de dessertes dans des villes hors métropole est un "sujet pour la rentabilité" de la SNCF.
L'ex-président d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta, missionné par le gouvernement le 19 septembre, doit mener à bien une refondation du modèle ferroviaire français. Son rapport doit être rendu en janvier 2018.
Selon un rapport de la Cour des comptes de 2014, le TGV dessert 230 gares, et utilise 40% du temps le réseau classique pour desservir des gares dans des villes de petites structures, faisant office de "TER de luxe". Clients et élus se satisfont de ces trajets directs mais cela est coûteux. 70 % des trajets à grande vitesse sont aujourd’hui déficitaires.
Pour Bertrand Pancher, député de la Meuse et spécialiste en question de transport, il faut réformer le système:
"Quand un TGV s'arrête et que monte ou descend une demi-douzaine de personnes, il faut se poser la question sur pourquoi ça s'arrête et est-ce qu'on n'aurait pas intérêt au contraire à faire en sorte que ça continue à être desservi par des trains TER."
"On est dans un monde où on ne peut pas faire n'importe quoi, il y a des économies à réaliser, l'essentiel, c'est de conserver les services de proximité et on verra bien ce que va rendre la mission Spinetta. En tout cas je pense que ça devrait être dans ce sens-là."
Mais pour l’association Villes de France, ce n'est pas envisageable. Ce jeudi, à la mi-journée, les maires de Bourg-en-Bresse, Béthune, Arras, Libourne et Vitré seront reçus par la ministre. Pierre Méhaignerie, le maire de Vitré (Ille-et-Vilaine), desservi par la ligne TGV Paris-Rennes, la SNCF perdra des clients.
"La perte de temps pour le citoyen, les complications supplémentaires, cela conduira à une perte de 30% de la clientèle de la SNCF dans ces villes moyennes ou petites. Ce débat nous apparaît comme une dérive pour justifier que l'on cherche des économies mais qu'on en fera certainement pas. C'est une décision qui aura des conséquences sur l'aménagement équilibré du territoire."