Faut-il une "taxe grand voyageurs" pour ceux qui prennent fréquemment l'avion?

Le Réseau action climat, collectif d'associations engagées dans la lutte contre le dérèglement climatique, a lancé une proposition qui pourrait faire d'une pierre deux coups: taxer les voyageurs qui prennent fréquemment l'avion.

Alors que la France est en recherche d'économies et de recettes fiscales pour combler un déficit historique, le Réseau action climat (RAC) a lancé une proposition: créer une "taxe grands voyageurs" sur le secteur aérien. Selon la modélisation du RAC, cette mesure "permettrait de baisser les émissions du secteur aérien de 13,1%, tout en faisant peser l'essentiel de l'effort sur les passagers les plus réguliers et en générant 2,5 milliards d'euros de recettes".

"On a la moitié des émissions de l'aérien qui sont l'effet de quelques pourcents de la population"

Un pécule bienvenu pour les caisses, et pour la planète, car l'aviation constitue une bonne part de nos émissions de gaz à effet de serre. "On a besoin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% sous 15 ans, donc on ne peut pas laisser passer un secteur qui représente en ordre de grandeur un dizième des émissions en France", note sur RMC, Laurent Castaignède, ingénieur et spécialiste des émissions carbone. "De plus, c'est très mal réparti", poursuit-il.

"Contrairement à l'automobile, l'aviation est surtout l'usage d'une population en général plutôt aisée. On a la moitié des émissions de l'aérien qui sont l'effet de quelques pourcents de la population", rappelle-t-il.

Le parti-pris : Faut-il plus taxer les riches qui prennent l'avion ? - 24/09

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Ce que présente le Réseau action climat, qui va détailler son calcul ce jeudi, serait une mesure progressive: augmenter les tarifs de l'aérien sans que ceux qui prennent peu ou rarement l'avion ne soit pas impactés.

Dans son ouvrage Airvore, ou le mythe des transports propres, Laurent Castaignède préconise par exemple de ne pas taxer les 1.000 premiers km par an de quelqu'un, cumulables dans le temps. Si on ne voyage pas pendant cinq ans, on aurait 5.000 km de "crédit" accumulé.

D'autres ingénieurs comme Jean-Marc Jancovici ont des idées plus radicales: limiter les gens à "quatre vols dans une vie".

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Suppression des petites lignes d'avion en France, un échec?
Selon Laurent Castaignède, cette mesure destinée à réduire le trafic aérien au profit du train n'a pas eu l'effet escompté: "Cela a libéré des créneaux de décollage qui, dans les aéroports surchargés, ont été réaffectés... à de nouvelles lignes internationales".

J.A.