Finalement une "saison de tolérance" pour les pneus hiver: la colère d'un maire de Savoie sur RMC

Mal chaussés mais pas punis cette année: les chaînes, pneus neige ou quatre saisons deviennent obligatoires à partir du 1er novembre dans de nombreuses communes de montagne, mais leur défaut ne sera "pas sanctionné cet hiver", a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur.
"Les éventuels manquements à l'obligation de détenir des chaînes à neige dans son coffre ou d'équiper son véhicule de pneus hiver dans les départements concernés ne seront pas sanctionnés cet hiver", a annoncé lundi le ministère. "Des opérations d'information et de pédagogie accompagneront la mise en place de ce dispositif dans les prochaines semaines".
La "loi montagne" de décembre 2016 impose aux véhicules légers, utilitaires et camping-cars qui circulent dans ces zones de détenir dans leur coffre soit des dispositifs antidérapants amovibles (chaînes à neige métalliques ou "chaussettes" textiles), permettant d'équiper au moins deux roues motrices, soit d'être équipés de quatre pneus hiver (marqués "M+S", "M.S" ou "M&S").
Quels sont les départements concernés par cette mesure?
Les préfets des départements situés dans des massifs montagneux devaient établir avant le 1er novembre, en concertation avec les élus locaux, la liste des communes où un équipement des véhicules devient obligatoire en période hivernale, c'est-à-dire du 1er novembre au 31 mars.
Les préfets du Cantal, de la Haute-Loire, de la Haute-Savoie, du Puy-de-Dôme et de Savoie ont pris un arrêté pour la totalité de leurs départements.
D'autres ont pris des arrêtés concernant seulement certaines communes. Dans les Hautes-Pyrénées, par exemple, 55 communes sur 469 sont concernées par cette obligation, principalement au-dessus de 1.000 mètres d'altitude. L'obligation concerne toute la commune à Viscos, mais prévoit une exception à Adervielle-Pouchergues pour la départementale qui traverse la commune.
Plusieurs préfets ont décidé au contraire qu'il n'y aurait pas d'obligation dans leur département, comme dans la Nièvre, "compte tenu des conditions climatiques, de la topographie et des liaisons routières du département", mais aussi en Corrèze, Côte-d'Or, Creuse, Haute-Vienne, Lot, Meurthe-et-Moselle, Saône-et-Loire et Tarn-et-Garonne.
"On est obligé de transiger avec la sécurité"
Ce soudain changement de braquet de la part du gouvernement a agacé le maire de Moûtiers, sur RMC ce mardi matin.
Face à Apolline de Malherbe, Fabrice Pannekoucke estime qu'il s'agit d'une "reculade".
"J'ai beaucoup de regrets car nous nous sommes battus, nous avons beaucoup travaillé. Tout devait être effectif bien avant. Et à quelques semaines de la mise en place, on rencontre donc de ce recul (...) Toutes les étapes ont été franchies, tous les avis ont été reçus, rien ne justifie ce délai supplémentaire. On est obligé de transiger avec la sécurité. On ne comprend pas. Il y a un vrai sujet de culture. C'est très regrettable et cela atteint à la sécurité. C'est une reculade" a-t-il dénoncé.
Une nouvelle signalisation doit également être progressivement implantée. Un panneau montrant une montagne, une valise de chaînes et un pneu doit indiquer les entrées et les sorties de zones de montagne où s'applique l'obligation d'équipements hivernaux.
Les autocars, autobus et poids lourds sans remorque ni semi-remorque sont soumis aux mêmes obligations. Pour les poids lourds avec remorque ou semi-remorque, ils doivent détenir des chaînes à neige permettant d'équiper au moins deux roues motrices, même s'ils sont équipés de pneus hiver.