Fusion Alstom Siemens: "Les salariés sont inquiets"
Le secrétaire d'État Benjamin Griveaux tentait dès hier de contrer les critiques: "L'État veillera à ce que soit un mariage entre égaux", assurait-il, après l'annonce de la fusion entre Alstom le géant français du ferroviaire, et son homologue allemand Siemens.
Bercy aussi se veut optimiste: "Cet accord sera une bonne chose pour Alstom, pour la France mais aussi pour l'Europe (…) De toute façon il y avait des discussions entre Siemens et Bombardier et si Siemens choisissait Bombardier, Alstom seul coulait en 3 ans, c'est quand même mieux ainsi !"..
Sans compter que l'Etat a pris soin d'imposer des garanties détaille l'Elysée.
Les deux groupes se sont entendus sur le fait que le siège de la nouvelle entité sera basé à Paris, et sur le maintien des emplois du groupe sur une durée de 4 ans. La personnalité choisie pour diriger l'entreprise devra également être française: "Dans ces conditions nous sommes satisfaits de l'accord. C'est un pari, on espère que ça va marcher, dans tous les cas, on restera vigilants", conclue l’Elysée.
Nouveau numéro deux mondial
Mais du côté des syndicats, on est beaucoup moins optimistes que le gouvernement. Les syndicats rappellent que les engagements non-tenus sont légion.
"Les salariés sont inquiets. Ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés. Nous avons tous en mémoire l’exemple malheureux de la vente de Power Alstom à General Electric. En deux ans ils ont supprimés 1.200 emplois. Il est hors de question que le rachat de transport par Siemens se fassent dans les mêmes conditions. Nous nous sommes persuadés que le train est l’avenir", assure Patrick De Carra, délégué CFDT au siège d'Alstom à Saint-Ouen.
Même inquiétude chez les autres syndicats: "On est extrêmement inquiets puisqu'avec Siemens, on va avoir droit à un choc frontal. Tous les produits que nous proposons, ils les proposent également. Il va y avoir des doublons, donc des destructions d'emplois", assure Claude Mandart, délégué CFE-CGC chez Alstom.
La fusion d'Alstom et de Siemens, permettra au nouveau groupe de devenir le numéro deux mondial du secteur ferroviaire, derrière un groupe chinois.