Grenoble ne veut pas faire marche arrière sur la question des ZFE

Les Zones à faible émission ont du plomb dans l’aile. Leur survie va être débattue à partir de ce mercredi soir à l'Assemblée. Créées en 2019, étendues en 2021, elles sont aujourd’hui mises en place dans une vingtaine de villes pour réduire la pollution, en limitant l’accès des voitures les plus polluantes aux centres-villes.
Mais elles sont accusées par des élus de tout bord de pénaliser des ménages modestes. Leur suppression pure et simple a été votée en Commission il y a quelques jours à l’Assemblée, avec les voix du RN et des LR. Le gouvernement va tenter d’éviter que ce vote soit confirmé dans l'hémicycle. Le gouvernement voudrait les rendre obligatoires à Paris et Lyon et laisser la main aux autorités locales dans les autres villes. A Grenoble, par exemple, la métropole a déjà prévenu: elle ne reviendra pas en arrière, malgré les critiques.
Sébastien a changé de voiture, il y a seulement quelques semaines. “C’est une Golf Crit’air 3”, indique-t-il. Il sait bien que son véhicule est désormais interdit sur 13 communes de la métropole du lundi au vendredi. Mais il n’avait pas le choix.
“J’ai un budget très serré, autour de 4000 euros. Et malheureusement les Crit’air 2, c’est au minimum 6000 euros”, pointe-t-il.
Une ZFE efficace à Grenoble ?
Pour éviter de léser les ménages moins favorisés, la métropole met en place des dispositifs d’accompagnement, dont des subventions. “Pour l’achat d’un véhicule, la métropole contribue jusqu’à 3500 euros et la métropole accompagne aussi pour un changement de mobilité avec notamment la gratuité des transports en commun pendant trois ans”, assure Pierre Verri, vice-président en charge de l'air, de l'énergie et du climat.
À Grenoble, la ZFE semble fonctionner. Les premiers relevés sont positifs, notamment sur les utilitaires et les poids-lourds les plus polluants, interdits depuis plus longtemps. Gladys Mary, correspondante territoriale pour ATMO, l’observatoire pour la surveillance de la qualité de l’air.
“Sur le polluant de l’air principale ciblé qui est le dioxyde d’azote, on a une réduction de 10% supplémentaire de ce polluant-là grâce au renouvellement accéléré de ces véhicules”, appuie-t-elle.
Selon Santé Publique France, chaque année, 40.000 décès sont attribuables à une exposition aux particules fines.