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Grève à la SNCF: comment les cheminots font-ils pour tenir financièrement?

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L'épisode deux de la grève à la SNCF se termine ce mardi, avant un nouvel épisode, vendredi et samedi. RMC a interrogé plusieurs cheminots pour tenter de comprendre comment ils faisaient pour tenir financièrement alors que chaque journée de grève ne leur est pas payée.

Après quatre jours de grève des cheminots, le mouvement a déjà coûté "une centaine de millions d'euros" à la SNCF, disait son PDG Guillaume Pepy, lundi sur RMC et BFMTV. Mais combien cette grève coûte-t-elle aux cheminots grévistes? RMC leur a posé la question lors du rassemblement organisé lundi, près de l'Assemblée nationale. Philippe, agent de maîtrise à la SNCF, est payé 2.500 euros net. Avec cette grève, il se prépare à perdre un tiers de son salaire sur le mois d'avril. "J'ai mis de côté la prime de fin d'année et cela me permettra de tenir autant qu'il faudra", explique-t-il. Pour lui, il vaut mieux perdre un peu aujourd'hui que beaucoup demain une fois la réforme de la SNCF adoptée. "Si on a peur de perdre quelques jours de salaire, on risque de perdre après pour toute notre carrière". Jeanne, elle, n'a pas pu mettre de côté. Heureusement qu'il y a la famille et les amis. "Ils m'ont prêté 1.000 euros. C'est la solidarité jusqu'au bout!", s'enthousiasme-t-elle.

"La solidarité jusqu'au bout!"

La solidarité justement, c'est un des moyens pour tenir. Les grévistes sont d'ailleurs surpris par l'ampleur des dons. Une cagnotte en ligne a dépassé les 500.000 euros et la caisse de solidarité improvisée par la CGT fait le plein. Yann s'en réjouit. "Dès qu'on est en manifestation on sort la caisse de solidarité. Les gens sont solidaires. Elle n'est pas faite pour tenir ou pour remplacer tous les jours de grève, c'est simplement pour alléger la charge pour qu'on puisse durer dans la lutte".

Seule la CFDT dispose d'une caisse de grève pérenne, avec plus de 80 millions d'euros en réserve. Tous ses adhérents grévistes, quel que soit leur salaire, seront dédommagés à hauteur de 7,30 euros par heure perdue... Mais il leur faudra attendre la fin du conflit, et tenir, d'ici là.

P. G. avec Victor Joanin