Hausse du malus écologique: "On touche le grand public, les automobilistes vont être taxés"

Le gouvernement de Michel Barnier est à la recherche d'économies massives pour alléger la dette du pays. Durant son discours de politique générale, le Premier ministre a expliqué que l'objectif était de trouver 60 milliards d'euros, porté pour deux tiers par la réduction des dépenses, et un tiers par de nouvelles recettes, fiscales principalement.
Pour cela, des mesures viseraient par exemple les transports très polluants, l'avion notamment, mais aussi un malus à l'achat alourdi pour l'achat de véhicules thermiques. Selon Le Monde, Bercy prévoit de durcir à nouveau le barème pour l'abaisser à 106 grammes en 2026 puis à 99 grammes en 2027, contre 118 grammes aujourd'hui.
Un bonus écologique est versé au contraire pour compenser les prix supérieurs des voitures électriques, jusqu'à 4.000 euros pour un véhicule coûtant jusqu'à 47.000 euros, en excluant les véhicules chinois.
Même une hybride fabriquée en France pourrait être taxée
Ancien ministre de l'Education nationale sous Nicolas Sarkozy, Luc Chatel est aujourd'hui président de "La plateforme automobile" regroupant les acteurs de la filière en France. Ce jeudi matin sur RMC, il se montre particulièrement remonté contre cette idée, qui impactera surtout les classes moyennes.
"Selon nos calculs, toute la gamme de Peugeot 208, de Renault Clio, seraient concernées par ce malus. Mais il y a pire: des véhicules hybrides seraient concernés aussi", lance-t-il, citant la Toyota Yaris X qui est pourtant fabriquée en France.
"Il y a aussi des véhicules qui il y a encore quatre ans bénéficiaient d'une prime à la conversion de 3 000 euros et qui auront maintenant un malus de 1.600 euros... On n'y comprend plus rien!", tacle-t-il.
Luc Chatel regrette surtout que le Premier ministre "taxe les travailleurs". "On risque d'avoir plus d'un véhicule thermique sur deux vendus en France qui serait concerné par le malus. Ce n'est plus le haut du pannier des polluants. Là, on touche le grand public", s'indigne Luc Chatel.
"Ce qu'on sait, c'est qu'à la fin, les automobilistes vont être taxés", regrette Luc Chatel.
"On marche sur la tête"
"Sous couvert de transition énergétique, qui est louable et que la fillière automobile assume, nous allons taxer davantage les Français donc c'est pour ça que nous montons au créneau", justifie-t-il.
"On marche sur la tête, on a changé 15 fois la règle du bonus en cinq ans", illustre-t-il.
Il estime que tout cela crée un manque de clarté et que l'acheteur ne va plus comprendre quel type de moteur il faut acheter, à quel dispositif on est éligible. Avec la concurrence qui est rude actuellement sur le marché mondial, les perspectives ne sont donc pas rassurantes selon Luc Chatel. "On n'a pas peur de la compétition mais il faut que la compétition soit loyale", plaide-t-il.