"Heureusement que je suis descendu en courant": une plainte déposée après l'incendie d'une Renault dotée d'un moteur défectueux
Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, Chiheb M'Skani est au volant de sa voiture. Chauffeur de bus, il rentre tard du travail. Il est à peu près deux heures du matin à Choisy-le-Roi, dans le Val de Marne. Brutalement, sa voiture perd de la puissance, avant de s'enflammer en quelques minutes.
"Je voyais les flammes sortir du capot, raconte Chiheb à RMC. Je suis descendu en courant. Deux minutes après, j'ai entendu une grande explosion. Heureusement que j'ai eu ce réflexe, parce que je ne sais pas sinon si je serais encore vivant. Imaginons une mère de famille avec des bébés derrière. Je ne sais pas si elle aurait eu le temps de se sauver, elle, ou les enfants. C'est une voiture assez récente de 2015, elle n'a même pas 7 ans. Elle se retrouve dans cet état, ce n'est pas normal"
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Un moteur défectueux
La voiture en question, une Mégane de 2015, fait partie des modèles dont le moteur 1.2 TCE présente un défaut de fabrication, défaut connu de Renault depuis des années sans que rien ne soit fait pour rappeler ces véhicules. On vous en avait d'ailleurs parlé récemment sur RMC.
Chiheb M'Skani veut donc savoir s'il y a un lien ou pas entre le défaut de fabrication de son moteur et l'incendie. Un expert automobile indépendant de Juvisy-sur-Orge, Nicolas Béaree, a d'ores et déjà fait des constatations et dressé un premier rapport.
"Deux causes possibles sont à retenir. Une cause à caractère électrique, un défaut électrique et/ou une panne mécanique. Des investigations plus poussées sont à retenir mais rien ne permet d'exclure à ce jour un défaut mécanique, éventuellement un défaut du moteur qui aurait entrainé un incendie", explique-t-il.
Une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui
A la suite de l'incendie de son véhicule, Chiheb M'Skani a porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui avec risque immédiat de mort. Et son avocat, Maître Christophe Lèguevaques, va saisir la justice en référé pour qu'un expert judiciaire soit désigné le plus rapidement possible.
"On a des dizaines d'exemples d'incendie de ce type, on a aussi des problèmes d'arrêt sur autoroute à cause de la casse moteur, donc c'est un risque récurrent qui pose problème. Et malgré ces faits qui sont connus par Renault, la marque, pour des raisons économiques, n'a pas mis en place les règles de sécurité élémentaires qui auraient été de rappeler tous les véhicules pour protéger la population. Quoi qu'il en soit, on le voit, c'est la sécurité du public qui est en jeu aujourd'hui".
Parallèlement à cette plainte, Maitre Christophe Lèguevaques prépare une action groupée contre Renault. Il devrait avoir réuni d'ici la fin de la semaine 250 plaignants, suite à quoi il pourra entrer en négociation avec le constructeur. En cas d'échec de ces négociations, l'avocat envisage d'assigner le groupe "en citation directe devant le tribunal correctionnel", pour "tromperie sur la qualité d’un produit" mais aussi "mise en danger de la vie d’autrui".