"Il faut éduquer plutôt que contraindre": faut-il passer à 30 km/h dans toutes les villes de France?

Lever le pied en ville serait vraiment synonyme de baisse du nombre d'accidents. Les centres-villes de plus en plus d'agglomérations passent de 50 km/h à 30 km/h maximum sur la route, et la mairie de Lyon a récemment tiré un bilan positif de son expérimentation d'une telle mesure.
Le maire écologiste de la ville se félicite d'une baisse de 35% des accidents corporels à Lyon entre 2019, année d'instauration de la mesure, et 2023, des chiffres confirmés par l'Observatoire interministériel de la Sécurité routière. La chute du nombre de blessés graves est même de -39%.
"La vitesse reste la première cause de mortalité sur la route. Passer à 30km/h à Lyon était une nécessité pour tous les usagers, à commencer par les plus vulnérables : les piétons", plaidait ainsi Grégory Doucet fin mars.
"Quand on contrôle on fait aussi de la pédagogie en même temps"
Des résultats qui ne convainquent pas Yves Carra, porte-parole du Mobilité Club France et fervent défenseur de la voiture. Il regrette surtout que l'on oppose les Français les uns aux autres et demande juste que l'on se "respecte les uns les autres".
"Dans les politiques menées ces dernières années, on dit que les mauvais Français ont des voitures, et que les bons sont ceux en vélo ou en trottinette. Or ce n'est pas vrai", tacle-t-il.
"L'idiot qui se prend pour un champion du monde de rallye, quelque soit la vitesse de limitation, il s'en fout !", illustre Yves Carra.
Ainsi, selon il faudrait plus de répression humaine selon lui. "Il faut peut-être un peu plus de contrôles. Quand on contrôle on fait aussi de la pédagogie en même temps. C'est important le contact humain", plaide-t-il, préférant "éduquer que contraindre".
Périco Legase, chroniqueur d'Estelle Midi estime que l'incivisme est surtout à la base des accidents de nos jours. "Avant il y avait une crainte de l'autorité, un respect", assure-t-il.