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"Il m'ont gazé et frappé à 3": des chauffeurs VTC agressés par des taxis témoignent

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Alors que les taxis continuent leur mobilisation contre le projet de nouvelle tarification de l'Assurance maladie sur les transports de malades, les chauffeurs dénoncent également la concurrence des VTC. Ces derniers ont été pris pour cible, ces derniers jours. "Ils m'ont tapé à trois", témoigne Sissé au micro de RMC.

Cinquième jour de mobilisation des taxis ce vendredi 23 mai. L'intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l'Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés. Les manifestants dénoncent également la concurrence des VTC, accusés de ne pas respecter la loi leur interdisant de faire de la maraude autour des gares et des aéroports.

"Il y a depuis le début de la semaine sept cas de chauffeurs Uber qui ont été agressés physiquement, qui ont été menacés avec des armes à feu, des tasers, des bombes lacrymogènes, parfois avec des passagers et qui ont eu leur voiture endommagée", a dénoncé ce vendredi sur RMC Laureline Serieys, directrice générale d’Uber France.

"Cette violence est insupportable et inadmissible", martèle la directrice générale d'Uber France.

"Une horreur"

Un pansement sur son oreille gauche, Sissé, chauffeur VTC, boîte. Une séquelle de la violente agression qu'il a subie il y a trois jours devant la gare d'Amiens. "Un taxi a tapé mon rétroviseur avec son coude. Il m'a dit: 'Vous êtes VTC? Bouge de là, bouge de là'! J'étais devant ma voiture, il m'a gazé avec des gaz lacrymogènes. Deux collègues sont venus l'aider, ils m'ont tapé à trois", relate-t-il auprès de RMC.

À Marseille, Philippe, chauffeur Uber, a lui aussi été agressé. "Une horreur. J'ai eu peur. Un taxi a essayé de s'introduire dans la voiture, il est rentré par la vitre. Il a essayé de me mettre des coups de poing au visage, j'ai réussi à bloquer avec mon avant-bras." Ce dernier angoisse à l'idée de remonter au volant de son VTC: "Ma femme a peur pour moi, mes enfants me disent 'Papa, ne te mets pas en danger'".

Le parti-pris : Les taxis toujours "en colère", les VTC visés - 23/05
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"Ce sont les plateformes qui ont amené ces tensions"

Après ces agressions, le secrétaire général du syndicat de chauffeurs VTC, FO-INV, Brahim Ben-Ali, est allé à la rencontre des taxis marseillais: "J'ai été bien accueilli. On a tous le même constat: ce sont les plateformes qui nous ont amené à ces tensions. Elles sont responsables de cette situation. J'en appelle au calme." De leur côté, les syndicats de taxi condamnent toute forme de violence.

"Avoir des milices qui prennent en chasse des chauffeurs Uber, ce n'est pas acceptable, on est dans un pays de droit", a réagi Sophie Primas, porte-parole du gouvernement. Sur BFMTV, le ministre des Transports Philippe Tabarot a lancé "un appel au calme" car "les policiers ont autre chose à faire à mon avis dans notre pays que de passer jours et nuits avec les taxis".

Rachel Saadoddine avec LM