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Immatriculations de voitures neuves: "Un niveau anormalement bas", alerte Luc Chatel

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Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, qui représente la filière française, s'est montré plutôt alarmiste ce mercredi 1er octobre sur la situation du marché.

La filière automobile vacille. Les ventes de voitures neuves ont très légèrement augmenté en France en septembre sur un an (+1%), grâce notamment à un jour ouvré de plus, mais c'est loin de compenser la chute de 6,25% depuis le début de l'année. En septembre, 140.354 voitures neuves ont été immatriculées, selon les chiffres publiés mercredi par la Plateforme automobile (PFA), l'association des constructeurs et équipementiers.

Le marché automobile est "stable à un niveau anormalement bas", a analysé le président de la PFA Luc Chatel sur RMC. "On vend en moyenne 160.000 véhicules en septembre, on en a vendu 140.000 le mois dernier", a-t-il détaillé, avant de livrer le chiffre le plus important à ses yeux:

"Par rapport à l'avant-covid nous sommes en recul de 28%", s'alarme-t-il.
Le choix d'Apolline : Luc Chatel - 01/10
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Les difficultés du groupe Stellantis mises en lumière ces dernières semaines ne l'étonnent donc pas:

"On parle d'emplois, mais comment voulez-vous qu'une activité tourne avec trois quarts du marché qu'elle avait il y a encore cinq ans ? C'est ça le sujet de fond", pointe-t-il."

Fin du thermique en 2035: "On voit bien que nous n'y arriverons pas"

Les groupes Stellantis et Renault se partagent plus de la moitié du marché, avec 25,7% des ventes chacun. Mais le premier, qui traverse une passe difficile, voit ses immatriculations stagner sur un an, alors que celles de Renault augmentent de 6,5%.

Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes de Stellantis reculent de 9,47%. Le groupe aux 14 marques va mettre les salariés de plusieurs de ses usines européennes, dont trois en France, plusieurs jours au chômage partiel en octobre.

Concernant la motorisation, les voitures électriques représentent 22% des immatriculations en septembre et 18,3% sur les neuf premiers mois de l'année. Mais, alors que les véhicules thermiques seront interdits dans l'Union européenne en 2035, "il faudrait cette année vendre autour de 25 ou 26% de véhicules électriques pour tenir la trajectoire", souligne Luc Chatel.

"On voit bien que nous n'y arriverons pas. La vérité des prix s'impose", selon Luc Chatel.

Ce dernier s'inquiète également de la part de marché des constructeurs chinois en Europe, qui tourne traditionnellement aux alentours de 1%, et aujourd'hui à 7%. "On est à +30% d'importations de voitures chinoises en France depuis le début de l'année 2025", note-t-il, reconnaissant que les véhicules chinois sont "de grande qualité et pas chers". "Si on ne fait rien nous allons totalement disparaître", alerte-t-il.

J.A. avec AFP