10 fois plus qu'en 2015: de plus en plus de villes passent à la limitation à 30 km/h en voiture

Les limitations de vitesse à 30km/h dans les centres-villes, il va falloir s'y habituer. 450 communes au moins, ont aujourd'hui leurs routes limitées à 30km/h. Selon nos chiffres, c'est 10 fois plus qu'il y a dix ans. En 2015, il n'y en avait qu'une quarantaine.
Alors on sait que la majorité des grandes villes s’y sont mises, comme Paris, Lyon, Bordeaux… Mais c’est de plus en plus le cas également dans les villes moyennes, de moins de 20.000 habitants.
Aujourd’hui, l’association "Ville30", qui milite pour le passage à 30km/h partout, en recense au moins 200. C’est par exemple le cas sur le bassin d’Arcachon. Ici, trois communes ont mis en place des zones 30 chez elles en 2025, Andernos-les-Bains, Audenge et Biganos…
Et les habitants sont plutôt satisfaits de cette mesure. “Ici, c’est justifié. Entre l’école maternelle, la gendarmerie, le parc. On ne fait pas peur aux enfants, on ne fait pas peur aux personnes âgées”, indique une habitante. “Je pense que c’est une bonne initiative peut-être même pour la population sonore au niveau des habitations alentour. Ça peut être plus agréable”, appuie-t-il.
Les automobilistes divisés: "Je suis plus à 40 qu’à 30"
Alors tout le monde n’est pas heureux de rouler à 30. Corinne habite à Biganos depuis 30 ans. 30 ans qu’elle roule à 50km/h pour faire son trajet quotidien. Alors cette nouvelle mesure, elle a du mal à s’y faire. “Là, si je respecte, on est à 30 et on a l’impression de ne pas avancer. Je suis plus à 40 qu’à 30 parce que ça m’énerve un peu”, souffle-t-elle.
Le maire de Biganos, Bruno Lafon, l’admet lui aussi, nombreux sont les automobilistes à ne pas encore respecter cette limitation. Mais pour lui, instaurer ces zones 30 a tout de même un impact pour la tranquillité de la commune.
“La moyenne a baissé. Donc bien sûr, on n’est pas à 30 km/h de moyenne. Mais si déjà, on a réussi à faire baisser la vitesse de 10km/h c’est beaucoup. C’est apaisant et plus respectueux des personnes que l’on croise à pied ou en vélo”, souligne-t-il.
"A 50 km/h, on a seulement 20% de survie alors qu’à 30 km/h, on est à 90%"
Alors c’est apaisant certes, mais aussi plus sécuritaire. Déjà pour freiner, face à un danger en comptant le temps de réaction, il faut 13 mètres pour s'arrêter à 30 km/h, contre 29 mètres à 50 km/h. Et ce n’est pas tout, en cas de choc avec un piéton, rouler à 30 peut sauver des vies, explications d’Antoine Ruiz, consultant en sécurité routière.
“A 50 km/h, on a seulement 20% de survie alors qu’à 30 km/h, on est à 90%. Donc on peut quadrupler voire plus la survie des piétons en descendant la limitation de vitesse à 30km/h”, assure-t-il.
Et dans les communes ou cette limitation est nouvelle, comme à Biganos, le spécialiste rassure, il faut parfois plusieurs mois pour que tout le monde s’habitue à cette nouvelle vitesse. Mais méfiez vous quand même, l’excuse de “j’ai pas fait exprès”, ou “je n'ai pas encore l’habitude”, ne passera pas si vous êtes contrôlé en excès par les forces de l’ordre.