INFORMATION RMC - Vers l'interdiction de la publicité des véhicules SUV dans l'espace public
Faut-il interdire la publicité pour les produits les plus polluants? C'est une information que RMC vous révèle ce jeudi matin: la Convention citoyenne sur le climat souhaiterait interdire les publicités pour les SUV dans tous les lieux publics. C'est l'une des propositions des 150 citoyens tirés au sort, qui doit encore être adoptée lors de la session finale ce week-end.
La Convention citoyenne pour le climat a été lancée par Emmanuel Macron, il y a quelques mois: 150 citoyens ont été tirés au sort pour faire des propositions dans l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre en France.
En ligne de mire, donc: la promotion de ces petits véhicules 4x4 très à la mode. Plus largement, l'idée serait d'interdire la publicité des produits les plus néfastes pour le climat, avec évidemment en premier lieu les voitures et plus particulièrement les SUV qui sont des véhicules très lourds et qui émettent beaucoup de CO2.
"Loi Evin pour le climat"
Les ONG, elles, aimeraient aller encore plus loin. Greenpeace et Réseau Action Climat publient un rapport ce jeudi et demandent au gouvernement de mettre en place une sorte de loi Evin pour le climat. Un texte qui interdirait donc toutes les publicités pour les transports fonctionnant avec des moteurs thermiques. Concrètement cela voudrait dire plus aucune publicité pour une voiture autre qu’électrique, plus de publicité pour un voyage en croisière ou en avion, pas de publicité non plus pour les producteurs de pétrole ou les fournisseurs d’électricité qui produisent à partir de charbon ou de gaz.
Aujourd’hui, la publicité pour les produits polluants est déjà régulée. Il est, par exemple, interdit de faire la publicité montrant des véhicules qui roulent dans des espaces naturels en plein milieu de la forêt, au milieu des dunes ou dans les champs. C’est une mesure qui date du Grenelle de 2007.
4,3 milliards d'euros
Plusieurs entreprises ont déjà été condamnées: Ford en 2016, Yamaha en 2017 ou encore Suzuki en 2019. Mais les ONG estiment que sanctions arrivent trop tard. Il faudrait donc les réguler en amont en les interdisant purement et simplement, de la même manière que l'interdiction stricte de la promotion pour la cigarette et le tabac.
Reste le problème des recettes publicitaires. Selon les ONG, en 2019, les investissements publicitaires uniquement pour le secteur de l'automobile représentent 4,3 milliards d'euros. Cela ferait un gros manque à gagner pour la presse. Un média, cependant, a déjà passé le pas: le Guardian, au Royaume-Uni, a décidé de renoncer aux publicités pour les énergies fossiles.