Interdiction des avertisseurs de radars: "Vaut-il mieux flasher un mort ou faire ralentir quelqu'un?"

Le sénateur LR de l'Hérault Jean-Pierre Grand a écrit au gouvernement pour demander l'interdiction des signalements de radars et de contrôles de police, par l'intermédiaire d'applications ou de groupes sur les réseaux sociaux. Il estime que ces systèmes peuvent s'avérer dangereux dans le cadre de l'état d'urgence, notamment s'ils sont utilisés par des délinquants. Un sujet qui a fait débat ce vendredi sur RMC.

POUR - Alexandre Rochatte, adjoint au délégué interministériel à la sécurité routière:

"Certains nombres d'utilisations de ces applications sont utiles à la sécurité routière. Quand vous signalez des ralentissements, quand vous signalez des nids de poule, y compris parfois quand on signale des contrôles de vitesse, ça permet d'avoir une évolution sur le comportement des conducteurs.

Sur les contrôles de vitesse, de signaler les radars fixes ou les contrôles de police fixes, si ça fait ralentir, on a atteint notre objectif. On peut aussi travailler sur une utilisation plus mesurée ou moins risquée de ces applications, par exemple travailler sur de la pédagogie et expliquer quel en est l’intérêt.

Les jeunes sont un vrai sujet de préoccupation pour nous, notamment quand ils sortent de boîte de nuit, qu’ils ont bu trop d'alcool et qu’ils ne sont pas en état de conduire. Quand vous avez une application qui vous permet de déterminer à l’avance quels sont tous les contrôles de gendarmerie ou de police au bord des routes qui concernent l’alcoolémie, on rentre dans une situation extrêmement préoccupante".

CONTRE - David Quéro, président de l'association "40 millions d'automobilistes":

"Je ne sais pas quelle mouche a piqué ce sénateur, peut-être l’approche des élections… Il ne faut quand même pas oublier que c’est un sujet épidermique pour les 40 millions de conducteurs, qui sont aussi des électeurs. Ce sénateur soutient certainement un candidat. Je ne suis pas sûr que ce candidat soit très heureux de lancer un débat sur un sujet qui remet en question la connexion et la communication entre automobilistes.

Quand vous parlez des zones de danger qui sont averties, est-ce qu’il vaut mieux flasher un mort ou faire ralentir quelqu’un? C’est ça la question. Sur le débat concernant 'avertir des zones de danger', ça a été tranché. Il semblerait qu’il n’y ait même plus de niche parlementaire pour aborder le sujet. On a régulièrement des élus qui essaient de se distinguer. On voit en plus que c’est un sujet complètement épidermique. On a relaxé des jeunes qui mettaient sur Facebook le positionnement des radars. L’important c’est de faire ralentir les gens, mais pas de flasher les gens à tout va. On voit bien que ce n'est pas populaire".

Florian Huvier