"J'invite Artus à venir à notre manifestation": tollé après la suppression des taxis pour certains élèves handicapés

Colère et indignation de familles d'élèves en situation de handicap en Loire-Atlantique. Jusqu’ici c’était des taxis collectifs ou individuels qui amenaient ces élèves, environ 1.700 sur tout le département. Le Conseil départemental a décidé changé les règles et pour la rentrée prochaine, ceux qui habitent à moins de 5 kilomètres de l’école ou de 10 km du collège devront y aller en transport en commun. Du moins le Département ne prendra plus en charge les frais.
La aison est budgétaire, les dépenses liées aux transports ont crû de 70% entre 2018 et 2024, explique Cécile Chollet, directrice générale des solidarités au Département. "Sur la même période, le nombre d'élèves a augmenté de 29% avec le constat de l'inflation qui augmente le coût des transports. L'enjeu, c'est de maintenir le soutien pour les familles les plus éloignéees." Le département invite par ailleurs les familles lésées à contacter ses services, qui étudieront les situations au cas par cas.
"Complexité en plus"
« Un p’tit truc en plus ou un gros truc en moins en Loire-Atlantique ? », c'est le nom de la pétition lancée par collectif Handicap 44 en danger qui dénonce cette coupe budgétaire. Sa présidente, Laëtitica Loheac, a regretté ce vendredi sur RMC et RMC Story dans Apolline Matin une "complexité en plus". "On nous annonce cela deux mois avant la rentrée de septembre, nous somme déjà face à des complications chaque année en termes d'inclusion scolaire..."
L'activité professionnelle des parents impactée
Pourtant, "ce sont des besoins qui sont reconnus par la commission départementale de l'autonomie des personnes handicapées sur avis médical, ce sont des enfants avec de lourds handicaps", expose Laëtitica Loheac. Des parents qui sont déjà débordés au quotidien avec le handicap de leurs enfants. Devoir les emmener à l’école serait très compliqué pour la plupart d’entre eux, comme Jean-Baptiste, papa de Candice,
"Les familles vont devoir se débrouiller, aménager leur temps de travail ou réduire leur activité professionnelle avec un impact sur les fratries", craint-elle. Jean-Baptiste, père de Candice, hyperactive et autiste, est furieux. "Le collège est à 8km, en transport en commun, cela représente 45 min à 1h de trajet. Du fait de son handicap, elle ne peut pas le prendre en autonomie", fait-il savoir.
"C'est encore sur les familles que ça tombe"
"Je n'aime pas le bus, ça fait beaucoup de bruit, c'est long et il n'y a pas toujours de place pour s'asseoir", explique Candice. "Ca veut dire qu'on va devoir emmener Candice tous les matins et soir, c'est encore sur les familles que ça tombe", fustige le père de famille.
Le collectif Handicap 44 a réclamé des explications au Conseil départemental mais celui-ci a "renvoyé la responsabilité des difficultés financières au gouvernement et à l'Etat", regrette Laëtitica Loheac.
"On nous compare à des chasseurs"
Surtout, c'est la justification avancée par la vice-présidente du départemental qui a fait sortir de ses gonds Laëtitica Loheac. "Elle nous apprend que le bilan carbone est pris en compte. Elle a parlé de la prestation de la compensation de handicap (PCH) et a énoncé qu'il y a de la bonne et mauvaise PCH". "On nous compare aux chasseurs, il y a les bons et mauvais chasseurs", dénonce-t-elle.
La présidente du collectif Handicap 44 invite Artus, réalisateur du film à succès Un petit truc en plus, qui a mis en avant la question du handicap et de l'inclusivité sur le devant de la scène, notamment au Festival de Cannes, a venir à leur manifestation devant le conseil départemental de Loire-Atlantique, à Nantes, le 25 juin à 9h30. "Je l'invite à venir ou s'il veut parrainer notre action", l'appelle-t-elle.