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"Dommages et intérêts à ma charge, 180.000€": les accidents causés par des conducteurs non assurés en hausse

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Les conducteurs sont de plus en plus nombreux à rouler sans assurance comme le montre une étude du Fonds de garantie des victimes, que RMC dévoile. Le nombre de délits pour défaut d'assurance ne fait qu'augmenter. Il a atteint 243.000 l'an dernier. Et sans assurance, quand les accidents font des blessés, c'est ce fonds de garantie des victimes qui les indemnise.

De plus en plus d'automobilistes ne sont pas assurés. C'est ce que révèle le Fonds de garantie des victimes dans une enquête que vous dévoile RMC ce vendredi matin. Le nombre de délits pour défaut d'assurance s'élève en 2024 à 243.000 et ne cesse de progresser.

Un fléau et des drames. Près de 8.000 victimes ont été blessées par des conducteurs sans assurance. Le Fonds de garantie des victimes comptabilise une hausse de 3,3% des personnes prises en charge par ce fonds et une augmentation de 5% du nombre de victimes décédées.

Et si le nombre de ces conducteurs sans assurance augmente, selon Julien Rencki, directeur général du Fonds de garantie des victimes, il y a plusieurs raisons.

"La première cause, c’est le défaut d’information. Parfois, on ne sait pas forcément ce que ça veut dire, on parle de la responsabilité civile, assurance routière obligatoire" explique-t-il ce vendredi matin sur RMC. La 2e cause est liée au prix: "Pour les conducteurs novices la prime d'assurance est élevée, car les risques des primo-assurés sont plus élevés",

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Des victimes indemnisées par le Fonds de garantie et des conducteurs qui doivent ensuite rembourser les sommes versées, parfois même toute leur vie. "À l'époque, le prix de l’assurance devenait excessif. Je me suis dit bon, je ne vais pas m’assurer”, confie Yannick à RMC. À l'époque, il avait une vie sociale débordante. Il aime la musique, il aime sortir et sert de chauffeur à plein de copains.

“Et puis j’ai eu un accident. Le passager a traversé le pare-brise. Il a eu tous les os du visage fracturés plus une hémorragie cérébrale. Tout ce qui est dommages et intérêts sont à ma charge, soit 180.000 euros. Mon avocat m’a expliqué que j’en avais pour une centaine d'années, je crois”, indique-t-il.

Des dettes à vie

Des centaines d'euros qui partent en fumée tous les mois. “Si je ne peux pas rembourser ma dette, si j’ai une famille, ça va les suivre. Donc, hors de question. On nous interdit d’épargner de l’argent, on ne peut pas faire de crédit. On n’apprécie plus du tout la vie, on sait qu’on l’a foutue en l’air”, souligne-t-il.

Des conducteurs en détresse "insolvables" même parfois. Leurs dossiers s'amassent sur le bureau de Me Josseaume, avocat au bureau de Paris.

“Il y a de plus en plus de prévenus pour conduite sans assurance, car l’assurance coûte de plus en plus cher. Certains, malheureusement, vont préférer prendre le risque pénal et donc ne pas s’assurer”, souligne-t-il.

"Une hérésie", conclut-il. "Il vaut mieux contracter une assurance aussi minime soit-elle".

Autre situation jugée préoccupante par le Fonds de garantie des victimes, l'augmentation des délits de fuite. C'est le fonds qui rembourse les victimes blessées par des conducteurs non-identifiés, et le nombre de ces victimes progresse : plus 8,8% sur un an. De plus en plus d'accidents, parfois très graves, sont aussi causés par des usagers de trottinettes électriques non assurés.

Inès Zeghloul et Lucas Lauber avec Guillaume Descours