“Je n’ai pas le choix”: pour quelles raisons les grévistes se mobilisent-ils?

Journée noire à prévoir dans les transports franciliens jeudi. Le trafic des métros et des RER sera "très perturbé" à Paris et en Île-de-France. C'est simple, mis à part pour les lignes automatisées (1, 4 et 14), les rames ne circuleront uniquement qu'aux heures de pointe.
Conducteurs et agents de la RATP, sont inquiets pour leur pouvoir d'achat et ont décidé de se mobiliser massivement. Parmi eux, Abdel. Ce conducteur ne s'était pas mobilisé depuis six ans, mais là… “Je n’ai pas le choix”, assure-t-il.
Debout à 3h du matin, tous les jours pour faire démarrer les premiers métros, ce père de famille gagne 1900 euros net par mois. Insuffisant pour lui.
“Quand on arrive vers le 10 du mois, le compte en banque est déjà un peu dans le rouge. Et je vois que mon salaire n’augmente pas donc ça me pose un problème dans la vie de tous les jours”, pointe-t-il.
92% des conducteurs en grève
Un problème qui fait naître un sentiment de déclassement. Sébastien, agent de maintenance depuis 23 ans, est représentant syndical. “On nous dit quand vous rentrez vous avez ça comme retraite, vous allez avoir ça comme ça, mais on se retrouve au Smic en fait. Et après 23 ans de carrière ce n’est pas possible”,
Une colère pour les salaires, qui fédère. 92% de conducteurs de métro se déclarent grévistes jeudi d'après FO, syndicat majoritaire à la RATP. Bastien Berthier est secrétaire syndical du pôle traction. Il veut capitaliser sur cette mobilisation.
“Je pense que c’est un succès. On a passé un message à l’Etat français, à la RATP et à la région Île-de-France. On a de plus en plus de contraintes et on n’a plus d’acquis, tout simplement”, explique-t-il.
Ils se sont d'ores et déjà donné rendez-vous jeudi midi à Paris, Place de la Bastille, pour grossir les rangs des manifestants.