"Je ne m'arrête pas au feu rouge en vélo": c'est la jungle entre les cyclistes et les automobilistes

La guerre vélo-automobilistes transforme-t-elle la ville en jungle urbaine? Les incidents et accidents semblent se multiplier sérieusement ces dernières années sur les routes des grandes villes de France. Dernier exemple en date: la maire du 12e arrondissement de Paris qui a été agressée samedi dans la capitale par un motard alors qu'elle circulait à vélo.
Emmanuelle Pierre-Marie raconte sur les réseaux sociaux avoir été prise à partie par un motard qui roulait à contre-sens sur la route: "J’ai été frôlée par un motard qui circulait en sens interdit. Je lui ai signifié qu’il était en infraction et que j’étais la maire de l’arrondissement. S’en est suivi un flot d’insultes: 'Je vais te pénétrer', 'Je vais t’enculer' accompagnées de multiples doigts d’honneur", écrit-elle sur les réseaux sociaux.
Elle estime qu'un nouveau degré de violence a été franchi: "A la violence verbale, s'est jointe une violence physique puisqu'il m'a percutée volontairement avec sa moto. Avant de reculer pour tenter de me refoncer dessus".
"La jungle, à Paris et dans les grandes villes, existe depuis longtemps"
Jean-Sébastien Catier, président de l’association de cyclistes “Paris en Selle”, ne pense pas que ce soit particulièrement "dangereux" de faire du vélo en ville de nos jours, mais reconnaît que les situations de tension comme celle de la maire du XIIe s'accentuent. Mais que ce serait en quelque sorte mathématique, en raison de l'augmentation du nombre d'utilisateurs du vélo.
"Ce sont des comportements qu'on observe malheureusement tous les jours donc je ne suis malheureusement pas surpris que ça puisse arriver à la maire du XIIe", lance-t-il dans "Apolline Matin" sur RMC ce mardi, assurant que ça lui arrive également fréquemment, notamment avec des livreurs garés sur les voies cyclables et qui disent qu'ils travaillent.
"Il y a toujours une bonne excuse, mais c'est assez fréquent. Il y a une forme d'habitude face à ces comportements-là", soupire-t-il.
Faut-il ainsi durcir la réglementation pour améliorer la couroisie sur la route? Il n'y a pas forcément besoin d'aller jusque-là, selon Jean-Sébastien Catier.
"La jungle, à Paris et dans les grandes villes, existe depuis longtemps. Les insultes fusent rapidement, je ne crois pas que ce soit un problème de cyclistes. C'est nouveau dans le flux général et les habitudes ne sont pas encore entrées", juge-t-il.
De l'aveu même de Khalil, utilisateur du vélo mais aussi de la voiture, le comportement évolue selon le mode de transport utilisé, alors que le code de la route est censé être le même pour tout le monde.
"Moi, au feu rouge, je ne m'arrête pas en vélo, mais quand je redeviens automobiliste le matin... Il y a des choses que je vois, c'est choquant", concède-t-il. "Vélo, moto, voiture... Il y a un manque de respect des règles de la part de tout le monde", tranche Stéphane, assez neutre dans le débat étant donné qu'il est simplement... piéton.