L'activité de l'usine Renault de Sandouville réduite: inquiétude pour 300 intérimaires

Les difficultés dans l'industrie automobile se poursuivent. Après l'usine Renault de Batilly en Lorraine, la direction de l'usine Renault de Sandouville en Seine-Maritime a elle aussi annoncé que son activité allait être réduite.
Selon le syndicat Force Ouvrière, 300 intérimaires ne seront pas reconduits dès le 17 mars prochain. La nouvelle est tombée lundi lors d'un CSE extraordinaire. Un coup dur pour les salariés. 300 personnes en moins, ça représenterait la moitié des effectifs d'intérimaires.
“Ce sont des salariés qui sont là depuis des années pour beaucoup d'entre eux”, soupire, fataliste, Fabien Gloaguenn, délégué Force Ouvrière.
“On le pressentait. On voyait ce qu’il se passait sur les autres sites et à un moment donné, on savait qu’on allait être impacté. Il ne faut pas se cacher qu’en 2024 ça a été une année noire en termes de casse sociale chez les fournisseurs, chez le manufacturier. Des dizaines de milliers d’emplois ont été supprimés l’année dernière et là maintenant, c’est nous les constructeurs qui produisons qui risquons d’être touchés. On avait la chance d’avoir tenu pas mal de temps, mais là, on se fait rattraper par la conjoncture”, appuie-t-il.
La direction laisse planer le doute
La direction, elle, ne confirme pas ce non-renouvellement de contrats, mais parle plutôt de réorganisation des équipes selon Paris Normandie. Des décisions liées à la baisse de la demande explique l'économiste Flavien Neuvy spécialiste de l'automobile
“Pour beaucoup de ménages, acheter une voiture neuve ce n’est juste pas possible financièrement. Et pour ceux qui auraient les moyens de s’acheter une voiture neuve, on leur dit qu’il faut passer à l’électrique, mais en même temps les prix de l’électricité ont beaucoup augmenté ces dernières années.
"Les automobilistes sont un peu perdus, ils ne savent plus quoi acheter. Ces mouvements permanents des réglementations autour de la voiture les incitent plutôt à attendre”, pointe-t-il.
Conséquence, ces six dernières années, les ventes de voitures neuves en France et en Europe ont baissé de 15 à 20%.