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L'industrie automobile européenne en danger: la mise en garde des patrons de Stellantis et Renault

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C'est un cri d'alarme que lancent ce matin les patrons de Stellantis et de Renault. Les patrons des deux groupes automobiles alertent dans le journal Le Figaro sur le sort de l'industrie européenne, appelant à simplifier en urgence la réglementation en la matière.

Dans un entretien commun au Figaro, John Elkann, président de Stellantis, et Luca de Meo, directeur général de Renault, demandent à l'Union européenne de simplifier en urgence sa réglementation qui menace selon eux l'industrie automobile européenne.

"Si la trajectoire ne change pas, nous devrons prendre dans les trois ans qui viennent des décisions douloureuses", avertit le patron de Stellantis.

Les deux hommes déplorent des ventes en chute libre sur le vieux continent. En effet, les ventes sont passées de 18 millions de véhicules vendus en 2019 à 15 millions l'an dernier. Les deux patrons pointent du doigt des réglementations européennes beaucoup trop strictes.

“Ces règles font que nos voitures sont toujours plus complexes, plus lourdes, plus chères et que les gens ne peuvent plus se les payer”, s’inquiètent les patrons de Renault et Stellantis. Exemple avec la Clio qui verra son prix augmenter de 40% entre 2015 et 2030. En cause, des normes de sécurité et environnementales, très strictes confirme l’économiste Flavien Neuvy.

“Le non-franchissement des lignes par exemple, ce sont des équipements qui sont à bord du véhicule et qui ont un coût pour les constructeurs. Et donc ils le rapportent sur le prix de vente. Le problème, c’est que sur les mini-citadines, les petites voitures, les marges sont très faibles”, souligne-t-il.

Une montée en gamme des véhicules qui font grimper les prix

Les constructeurs demandent donc à l’Union européenne d’imposer des règles différentes pour les petits et les gros véhicules. Une simplification indispensable selon eux pour retrouver “le chemin de la voiture populaire”. Mais attention rectifie l’économiste, les normes ne sont pas les seules responsables de cette envolée des prix.

“Les constructeurs ont aussi fait de la montée en garde. Aujourd’hui si vous regardez les voitures, si vous avez un radar de recul, un détecteur de pluie pour que les essuie-glaces se mettent en route, ce ne sont pas des choses qui sont toujours obligatoires”, appuie-t-il.

L'inflation a aussi fortement impacté le marché de l’automobile. Un marché qui pourrait être divisé par deux d’ici 2035 alertent les patrons de Renault et Stellantis, qui préviennent que si rien n’est fait, ils devront prendre des décisions douloureuses dans les trois années qui viennent.

Amélie Courtet avec Guillaume Descours