"La fin de la profession": vers une durée minimale entre deux courses imposée aux VTC?

Nouvelle semaine de négociations entre le gouvernement, les taxis et les VTC. Les représentants des véhicules de transport avec chauffeurs sont reçus ce lundi, alors que les plateformes Uber et Bolt le seront mardi.
Parmi les critiques des taxis envers les VTC, sont majoritairement visés les maraudes et racolages, c'est-à-dire quand ils stationnent de manière illégale pour attendre des réservations. Alors pour lutter contre cela, le gouvernement étudie une nouvelle piste: imposer une durée minimale entre deux courses pour les chauffeurs.
30 minutes de délai
Mais cette solution ne plaît pas aux professionnels du secteur. A chaque son, une demande de réservation d'un client. Les yeux rivés sur son téléphone, Vincent, chauffeur VTC, vient d'accepter une course: "Ça a bipé, je vais avoir une petite course à 9 euros. Et est-ce que je vais en avoir une autre derrière? Oui, rien ne l'empêche".
Aujourd'hui un chauffeur à le droit de prendre en charge un client de suite après en avoir déposé un. Mais pour réduire la concurrence des VTC pour les taxis, le gouvernement aimerait imposer 30 minutes de délai, et une obligation de retourner à sa base, selon l'Intersyndicale Nationale VTC. Cette décision serait un non sens pour Vincent.
"Je dépose le client et je suis censé rentrer chez moi, pour 9 euros. C'est la fin de la profession, c'est terminé", souffle-t-il.
"Acharnement"
Alors que les revendications des taxis se concentraient plutôt sur le transport médical à l'origine, le sujet de la concurrence avec les VTC s'est vite imposé: "On a fait un virage à 360°". Brahim Ben Ali est le secrétaire général de l'Intersyndicale Nationale VTC. S'il admet des dérives dans son secteur, il déplore un "acharnement" contre les chauffeurs VTC, qui peinent souvent à percevoir un rémunération décente: "On veut d'abord lutter contre la précarité qui a mené à la fraude. Une fois qu'on a créé toutes les conditions de travail, on va régler tous les problèmes, notamment cette question de la maraude électronique".
Croyez-moi, on va éradiquer, endiguer la fraude", martèle le chauffeur.
Mais pour le syndicat, pas de doute, ce délai de 30 minutes ne pourra pas être mis en œuvre car il est contraire au droit européen et à la liberté d'entreprendre. Dans le même temps samedi, des représentants des plateformes Bolt, LeCab, Heetch et Allocab ont publié une tribune dans laquelle ils alertent que "pénaliser les VTC, c'est pénaliser les usagers".